Le Messager des étoiles

Le Messager des étoiles, publié en 1610, sonne les trois coups de notre modernité. On y trouve la description d’une lunette améliorée (bien plus puissante que les exemplaires antérieurs fabriqués par des artisans hollandais), ainsi que le récit bref, haletant, des toutes premières observations astronomiques auxquelles cet instrument a servi.

Ouvrant la voûte céleste et déplaçant la frontière immémoriale entre le visible et l’invisible, Galilée y révèle, entre autres, que la Lune n’est pas parfaitement circulaire, mais entièrement couverte de montagnes et de cavités d’une grandeur monstrueuse, qu’il existe un nombre inouï d’étoiles invisibles à l’œil et que la Voie lactée n’est rien d’autre qu’une illusion produite par une myriade d’étoiles.

L’introduction de Fernand Hallyn s’efforce de dégager les multiples enjeux des observations de Galilée et du texte qui en rend compte. Son analyse va à l’encontre de l’idée conventionnelle que l’on se fait souvent de Galilée, prototype de l’homme de science ; en même temps, elle montre l’audace du savant, ainsi que son intuition profonde de ce qu’un « fait » scientifique n’est pas une donnée, mais une construction.