TRANSMISSION DE LA VIE PSYCHIQUE ENTRE GENERATIONS

En découvrant le déterminisme intrapsychique inconscient, la psychanalyse renonce à la prépondérance d’une causalité historique et sociale dans l’organisation de la réalité psychique. Elle maintient ainsi ouvert le débat sur l’hypothèse de la transmission de la vie psychique entre les générations.

R. Kaës dégage tout d’abord la conception freudienne d’un sujet simultanément héritier, serviteur et bénéficiaire de la vie psychique de ceux qui l’ont précédé.

H. Faimberg reprend et développe ses travaux sur le télescopage des générations et sur la généalogie de certaines identifications. Elle en confirme la pertinence psychanalytique en confrontant ces concepts aux problématiques du secret et du deuil.

Les travaux de M. Enriquez sur le délire en héritage et sur l’incidence du délire parental sur la mémoire des descendants sont devenus des références classiques. Ils décrivent, à partir d’une clinique rigoureuse, les confusions fondamentales qui sont en cause dans la transmission du délire de l’enfant et précisent les effets de l’héritage de la théorie délirante primaire.

J.-J. Baranes enfin marque les transformations produites dans la théorie et la pratique psychanalytiques par le passage d’une topique réalitaire, aux origines de la psychanalyse, vers les éléments d’une topique intersubjective qu’appellent les recherches sur le « transgénérationnel ».

Psychanalyste, professeur émérite à l’université Lumière Lyon 2. Il a développé sa pratique et ses recherches spécialement dans le champ des liens intersubjectifs, des groupes et des institutions. La plupart de ses écrits sont publiés aux Éditions Dunod (collections « Psychismes » et « Inconscient et Culture »). Ses nombreuses contributions théoriques s’appuient sur la pratique de la cure et sur celle des groupes ; elles sont toujours ancrées sur l’observation, l’écoute et la clinique.