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Robert Musil et la question anthropologique
PUF - EAN : 9782130507918
Édition papier
EAN : 9782130507918
Paru le : 23 avr. 2022
12,17 €
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- EAN13 : 9782130507918
- Réf. éditeur : 013740
- Collection : PERSPECTIVES GE
- Editeur : PUF
- Date Parution : 23 avr. 2022
- Disponibilite : Epuisé
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 304
- Format : H:217 mm L:150 mm E:19 mm
- Poids : 410gr
- Interdit de retour : Retour interdit
- Résumé : En 1914 Robert Musil achève un essai critique consacré à l'ouvrage de Walter Rathenau "La mécanique de l'esprit". Rathenau selon lui, échoue dans son étude de l'expérience mystique, car il ignore la nécessité d'une démarche rigoureuse : il sacrifie les vertus de méthode et de précision sans parvenir à restituer la richesse intime de son objet. Le constat général sur lequel Musil conclut l'essai esquisse en filigranne son propre projet anthropologique : reprendre la tentative de Nietzsche d'un "livre sur l'homme" en s'efforçant de surmonter le clivage entre la pensée artistique et la pensée scientifique. Musil entend ainsi réaliser ce que Rathenau n'a pas su accomplir compte tenu de son engouement pour l'irrationnel et de ses préjugés anti-intellectualistes. La question anthropologique : comment penser l'homme ? innerve l'ensemble de l'oeuvre de R. Musil. Elle revêt un tour particulièrement explicite dans "L'Homme sans qualités" et les essais des années vingt et trente où les considérations sur la condition de l'homme moderne et la quête de nouveaux "possibles" humains deviennent prépondérantes. Cette préoccupation s'inscrit dans un contexte de crise des représentations anthropologiques : crise de la conception idéaliste du sujet autonome, crise de la définition libérale de l'individu, crise du Moi. Lorsqu'en 1905 Musil se propose de consigner toutes réflexions tendant à une science de l'homme, il rejette explicitement une démarche abstraite et systématique... Un tel projet ne va pas sans une profonde méfiance à l'égard des philosophies anthropologiques à vocation universaliste et même à l'égard de la psychanalyse dont la faiblesse est, aux yeux de Musil, sa prétention à rendre compte du monde psychique à l'aide d'une douzaine de notions.Entre l'intérêt de Musil pour les questions d'ordre anthropologique et sa critique des théories de l'homme la tension est donc grande. Sa quête d'une réflexion anthropologique débarrassée du carcan des modèles systématiques prend sa source dans cette tension.Que peut dans ce contexte la littérature ? Si l'enquête doit être minutieuse, pourquoi privilégier la forme romanesque et l'essai ? Musil a dénoncé le dilettantisme de Rathenau et déplore également le faible niveau intellectuel de la production romanesque de son époque, celle-ci devrait, selon lui, pourtant être associée à son projet intellectuel. Mais alors comment parvient-il à concilier son souci de méthode et d'exactitude avec un mode d'écriture peu adapté à priori aux exigences d'une enquête rigoureuse ? Ecrire un livre sur l'homme c'est aussi pour Musil redéfinir le statut et la fonction de la littérature : "Je veux être un écrivain qui ne soit pas un écrivain" dit-il (milieu des années 20). Cela l'incitera à élaborer une littérature savante et expérimentale qu'il élèvera au rang de mode de connaissance à part entière. Extraits de l'introduction