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Blueberry - Tome 27 - OK Corral
Dargaud - EAN : 9782205053388
Édition papier
EAN : 9782205053388
Paru le : 19 sept. 2003
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- EAN13 : 9782205053388
- Réf. éditeur : 11688
- Editeur : Dargaud
- Date Parution : 19 sept. 2003
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 48
- Format : H:298 mm L:226 mm E:10 mm
- Poids : 435gr
- Résumé : De Tombstone, d'OK Corral, la légende n'a retenu qu'un fameux duel collectif qui a vu, un matin de 1881, quatre célèbres malfrats, le clan Clanton et McLaury, tomber sous les balles des non moins illustres frères Earp épaulés par Doc Holliday. Mais ce fut loin d'être le seul règlement de compte qui eut pour cadre, ce jour-là, le mythique bled perdu de l'Arizona, situé à quelques miles de la frontière mexicaine. Du moins à en croire les dernières aventures de Blueberry, décidément toujours dans les parages lorsque l'Histoire s'écrit. Non pas qu'on puisse reprocher à cette éternelle tête de lard d'être allé au-devant du danger et des ennuis. Une fois n'est pas coutume, ce sont plutôt les pépins et les embrouilles qui sont venus à lui. Depuis que celui qui se fait désormais appeler Mister Blueberry semble définitivement avoir tourné le dos à l'armée et s'être résigné à l'idée que Chihuahua Pearl ne sera jamais la femme de sa vie, il s'est installé, désabusé mais plus intransigeant que jamais, à Tombstone. Plus précisément au Bird Cage, lieu mal famé faisant un peu office d'hôtel, pas mal de saloon et beaucoup de tripot, dont il ne quitte plus les tables de jeux. Il faut dire que Mike Blueberry, démobilisé au propre comme au figuré, peut s'offrir un plaisir inédit : vérifier jour après jour que sa chance insolente ne l'a pas quitté bien qu'il soit repassé, pour la première fois depuis sa jeunesse brisée, dans le camps des nantis. Car Mister Blueberry dispose à présent d'une petite fortune, ce trésor des Confédérés que lui a laissé le président Grant en dédommagement de ses nombreuses années gâchées, de son honneur trop longtemps entâché. C'est donc pour tirer un trait, oublier et se faire oublier que notre anti-héros miraculé est venu se poser à Tombstone. Un élégant préretraité porté sur la bouteille et le cigare, taciturne flambeur goûtant aux joies d'un relatif anonymat dans une ville minière qui compte déjà son petit lot de célébrités : les frères Earp, Wyatt, Virgil et Morgan, qui tentent d'y faire régner la loi, leur copain Doc Holliday ainsi que les notoires hors-la-loi du clan Clanton-McLaury. Et, bien sûr, la vedette du Bird Cage, la brune brûlante Doree Malone, chanteuse-danseuse-entraîneuse au charme et au talent certains. Évidemment, on se dit que dans un tel environnement, notre ex-lieutenant tête brûlée, rétif à toute figure d'autorité, allergique à toute violence gratuite ou intéressée et séducteur malgré lui, ne pouvait pas rester tranquille longtemps. Et pourtant, ce n'est pas son naturel mais son passé qui va le rattrapper. Sous les traits d'un père désireux de venger la mort de son fils suicidé, malheureux perdant d'une partie de poker contre Mike, d'un écrivain débarqué de Boston venu recueillir les mémoires de l'homme qui sauva la vie du Président et d'un valeureux chef indien aux abois qu'il croisa autrefois, Géronimo. De la plus étrange et inattendue des façons, Blueberry est condamné à rebasculer dans l'action. À la fin du premier album de ce cycle entamé en 1995 dont Duels à OK Corral est le quatrième volume, il s'effondre, le corps truffé de plombs. Mort. Ou presque. Au début de l'épisode suivant (Ombres Sur Tombstone), il revient péniblement à la vie. Une divine renaissance qui le verra, pour un bon moment, cloué au lit, materné par la délicieuse Doree. L'occasion rêvée pour enfin se retourner, tirer l'enseignement de son tumultueux passé. Pour que, rétabli, il puisse à nouveau avancer et, surtout, faire éclater la vérité, tenter de sauver la tête d'un brave guerrier injustement abusé et accusé. Ce récit (Géronimo, l'Apache), haletant, haché, sans cesse interrompu par son fragile état de santé, il le confie au biographe bostonien, comblé, terrifié. Tandis que Blueberry revit dans sa tête ses exploits et erreurs passés, autour de Tombstone, les meurtres, les complots et les coups fourrés se multiplient. Gamin ivre de vengeance, tueur à gage aux moeurs de serial killer sérieusement détraqué, puissant homme d'affaires sans pitié, jeune amoureux révolté par l'assassinat de sa fiancée, une troupe de sanguinaires et cupides fanfarons, de fiers et arrogants justiciers et une poignée d'Apaches manipulés : lentement, tous ces individus violents - par nature ou par nécessité - aux intérêts divergents progressent vers une inévitable tragédie. Telle est la trame qui ne cesse de monter en intensité tout au long du terrifant et palpitant Duels à OK Corral. Un étourdissant et sombre western d'action doublé du plus passionnant des parcours initiatiques, une vertigineuse mise en abîme totalement maîtrisée, l'aboutissement d'un des plus longs mais inspirés passages de témoin de l'histoire de la BD. Car comment ne pas voir dans cette mort si symbolique de Blueberry, ce va-et-vient incessant entre le passé et le présent, un monumental hommage à Jean-Michel Charlier, créateur et scénariste de la série jusqu'à sa disparition en 1989 ? En immobilisant temporairement son personnage principal, Jean Giraud lui fait porter le deuil de son co-géniteur de génie, l'oblige à considérer l'existence exceptionnelle et insensée qu'il lui a fait mener, les colossaux vécu et bagage psychique qu'il lui a légués. Et le dessinateur de relever le défi avec brio de s'affirmer plus que digne de poursuivre l'aventure seul, imaginant une intrigue riche, foisonnante et sophistiquée, à l'image de son trait unique, mainte fois imité, et toujours, quarante ans après, en progrès. Le cycle Mister Blueberry, inscrit, dès son titre à double sens (Mister/mystère) et au détour de chaque planche, sous le signe de la dualité (pouvait-il en être autrement de la part d'un homme qui abrite en lui deux dessinateurs accomplis, Giraud et Moebius, aux styles radicalement opposés ?) est une époustouflante succession d'audaces, tant scénaristiques que graphiques. La moindre n'étant pas d'avoir osé, à l'instar du jeu permanent et savoureux entre fiction et réalité que Charlier s'autorisait avec l'Histoire et les mythes de l'Ouest, d'en faire autant avec l'histoire même de son héros : Campbell, l'écrivain, n'est-il pas sans cesse tenté de la réécrire ? Giraud, dans le plus moderne des récits de Blueberry, revisite ainsi l'un des plus grands classiques du western, L'Homme qui tua Liberty Valance, où l'on entendait cette réplique immortelle : " Si la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende. " En 2003, si ce n'est déjà fait, Blueberry entre définitivement dans la légende. De l'Ouest ou de la bande dessinée ? Mystère...
- Biographie : Jean Giraud naît le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne. Après le divorce de ses parents, trois ans plus tard, il est en partie élevé par ses grands-parents. À l'âge de 15 ans, il entre aux Arts appliqués, et c'est à cette période-là que naît sa grande passion pour la science-fiction. En 1956 paraissent ses premières illustrations et planches dans les magazines ?Far West', ?Fripounet et Marisette', ?Âmes vaillantes', ?Coeurs vaillants'... Puis, appelé sous les drapeaux, Giraud fait son service militaire en Allemagne et en Algérie. Il rencontre Jijé et devient son élève en 1958. Peu de temps après, Jijé lui confie la réalisation de quelques planches de "Jerry Spring" ("La Route de Coronado"), publiées dans ?Spirou'. En 1963, ?Hara-Kiri' publie les premières planches d'un jeune inconnu, Moebius... un des pseudonymes de Giraud. même année, dans le dernier numéro d'octobre de ?Pilote', il crée, cette fois sous le nom de Gir, la série "Fort Navajo", avec Jean-Michel Charlier: Blueberry est né. Le premier tome des "Aventures de Blueberry" paraît en 1965. Dans le même temps, Gir multiplie les illustrations de science-fiction. Alors que, en 1968, les pavés volent dans le Quartier latin, Blueberry s'apprête à prendre congé de l'armée. L'année suivante, "La Mine de L'Allemand perdu" paraît dans Pilote, suivie du "Spectre aux balles d'or". En 1973, alors que le succès de "Blueberry" va grandissant, Giraud redevient Moebius pour signer des récits dans un style tout à fait différent. C'est le même Moebius qui participe à ?L'Écho des savanes'. La parution du "Bandard fou" (Les Éditions du fromage, 1974), de Moebius, coïncide avec celle de l'album "Ballade pour un cercueil (Dargaud, 1974), de Giraud et Charlier, volume agrémenté d'une longue biographie de Blueberry. En 1975, à la suite d'un différend avec son éditeur, Giraud cesse, pendant les quatre années qui suivent la parution de l'album "Angel Face" (Dargaud), de dessiner "Blueberry". Philippe Druillet, Jean-Pierre Dionnet et Bernard Farkas créent la revue ?Métal hurlant',et Les Humanoïdes associés voient le jour. Le talent de Moebius explose avec "Arzach". L'album "Les Yeux du chat (Les Humanoïdes associés, 1978) marque le début de la collaboration entre Alejandro Jodorowsky et Moebius. En 1979, Giraud crée "Jim Cutlass", avec Jean-Michel Charlier. Pendant ce temps, Moebius travaille aussi pour le cinéma : il dessine les costumes d'"Alien", de Ridley Scott. En 1980, paraît "Nez cassé" (Dargaud), suite tant attendue des aventures de Blueberry. Une collaboration inaboutie entre Moebius et Jodorowsky (une adaptation cinématographique de "Dune", de Frank Herbert) débouche sur la création d'une série dessinée, "Les aventures de John Diffool" (Les Humanoïdes associés), saga également connue sous le titre "L'Incal". Moebius est à présent aussi célèbre que Giraud. Moebius préside le jury du Salon de la BD d'Angoulême en 1982, et participe également au film d'animation "Les Maîtres du temps", de René Laloux. En 1983, il s'installe, avec son studio, à Tahiti, puis déménage à Los Angeles l'année suivante. À Paris, il fonde la maison d'édition Aedena, qui publie des recueils d'illustrations signées Moebius. Presque simultanément, la société Starwatcher pour assurer la traduction de l'oeuvre de Moebius, désormais publiée par le prestigieux Comic's Marvel. En 1985, Moebius est à Tokyo, où il travaille sur le script, les décors et les costumes du film "Little Nemo", réalisé par William Hurtz. Giraud, lui, reçoit le prix des arts graphiques, pour "Blueberry". Il est consacré Meilleur artiste des arts graphiques » par le ministre de la Culture de l'époque, Jack Lang, et est décoré de l'ordre des Arts et des Lettres par François Mitterrand. Il adapte en bande dessinée "La Ferme des animaux", de George Orwell. Puis, en 1987, il participe au film américain "Willow", de Ron Howard. À partir de 1986 sera réalisé, avec Marc Bati au dessin, le fameux cycle du "Cristal Majeur", les 3 premiers volumes de la série Altor, 4 autres albums suivront, et une intégrale paraîtra en deux volumes courant 2023. En 1988, il dessine, pour Marvel, un épisode du mythique ?Surfer d'argent', d'après un scénario de Stan Lee. Jamais un auteur français n'a connu une telle consécration outre-Atlantique ! L'année suivante, sans que cela gêne son travail sur le film "Abyss", de James Cameron, Moebius rentre à Paris, où il s'installe avec Isabelle. En 1997, il reviendra au cinéma et concevra les décors du "Cinquième Élément", de Luc Besson. En 1989, le monde de la BD est sous le choc : Jean-Michel Charlier disparaît brutalement. Giraud décide de poursuivre seul la série "Blueberry", qui avait repris en 1979 malgré les nombreuses activités de Moebius. Giraud assure désormais scénario et dessin. Mieux, il lance bientôt une autre série, "Marshal Blueberry" (Dargaud), dessinée par William Vance mais dont il écrit les textes. Seule "La jeunesse de Blueberry" (Dargaud), dessinée par Colin Wilson (avant d'être reprise par Michel Blanc-Dumont), est confiée à un autre auteur, François Corteggiani. En 1992, Moebius retrouve Jodorowsky pour la trilogie "Les coeurs couronnés" (Humanoïdes associés). En 1997, sa femme, Isabelle, reprend la maison d'édition et galerie Stardom, devenue aujourd'hui Moebius Productions. Ils publient, dans des éditions précieuses et limitées, livres, sérigraphies et affiches consacrés à l'oeuvre de l'artiste. Moebius Productions organise des expositions dans le monde entier, et le dessinateur est associé à plusieurs manifestations d'art contemporain. En 1999, une attraction autour du "Garage hermétique" est inaugurée à San Francisco. La même année la Fondation Cartier pour l'art contemporain, à Paris, lui dédie un espace de l'exposition "Un monde réel", où sont présentées des peintures abstraites. En 2000, une grande exposition rend hommage à Giraud-Moebius au musée de la Bande Dessinée d'Angoulême. En 2004, la Monnaie de Paris et Moebius Productions organisent une exposition qui, réunissant des oeuvres de Moebius et du dessinateur japonais Hayao Miyazaki, souligne les rapprochements entre ces deux artistes majeurs. En 2003 sort sur les écrans "Muraya, l'histoire secrète de Blueberry", de Jan Kounen, un film inspiré du diptyque composé de "La Mine de L'Allemand perdu" et du "Spectre aux balles d'or". L'histoire complète est rééditée pour l'occasion en grand format et sous le titre "Les Monts de la superstition" (Dargaud, 2003). L'année suivante paraît "Icare" (Kana), une histoire écrite par Moebius et dessinée par le mangaka Jir? Taniguchi. Ce dernier travaille également sur le 28e album de "Blueberry", "Dust" (Dargaud, 2005). En 2007, Giraud dessine "La Version irlandaise" (Dargaud), imaginée par Jean Van Hamme et tome 18 de la série culte "XIII". En 2008, il participe à la création d'une nouvelle attraction du parc du Futuroscope, La Citadelle du vertige, inspirée de l'univers du "Garage hermétique". En 2009, Moebius signe "Arzak, l'arpenteur" (Moebius production) suivent deux "Carnets" (Moebius Production), "Major" et "Faune de Mars", sortis respectivement en 2010 et 2011. Du mois d'octobre 2010 au mois de mars 2011, la Fondation Cartier pour l'art contemporain, à Paris, accueille la grande exposition "Moebius-Transe-Forme" : un succès majeur de Moebius Production et de la fondation. Jean Giraud décède à Paris le 10 mars 2012, à l'âge de 74 ans.