PLAIN-CHANT ET LITURGIE EN FRANCE AU XVIIE SIECLE

La musique sacrée du XVII^e siècle oblige souvent les interprètes d'aujourd'hui à s'engager bien au-delà de la simple exécution d'une partition, la forme du concert ne convenant guère à ces petites antiennes si belles de Moulinié, aux somptueux répons de Charpentier ou aux si tendres élévations des maîtres de la Chapelle royale. En revanche, replacées dans le contexte sonore qui était le leur, dans l'ordonnancement monumental des vêpres, des ténèbres, de la messe, ces mêmes œuvres retrouvent leur place, leur lumière, leur énergie propre dans un jeu savant de contrastes où se mêlent à la complexité de la musique figurée, à la richesse de l'harmonie et au raffinement du contrepoint, le silence, le plain-chant, le faux-bourdon et l'orgue.
C'est en quelque sorte le sens de ce livre que de mettre l'accent sur ce contexte sonore, sur des pratiques peu connues, sur des points particuliers aussi de l'histoire ecclésiastique de la France dans les lendemains du Concile de Trente. Il pose d'emblée la question essentielle de l'acte de chant, fait le point sur les grandes réformes liturgiques entreprises sous le règne de Louis XIV, sur les nouveaux textes qui en sont dérivés. Il permet de découvrir des ouvrages méconnus et précieux, les pratiques de plain-chant à la Cour ou dans les couvents de religieuses (parfois bien au-delà de nos frontières), etc.
Cet ouvrage, né d'une rencontre autour de Denise Launay organisée par le Centre de Musique Baroque de Versailles et la Fondation Royaumont, rassemble des réflexions de Jean-Yves Hameline, Monique Brulin, Patricia Ranum, Philippe Vendrix, Jean Duron, Marie-Noël Colette, Cécile Davy-Rigaux, Richard Sherr, Jean-Pierre Pinson et Dinko Fabris.