REVUE DE LITTERATURE COMPAREE - N 4/2020 - COMPARATISMES DE LA DIFFERENCE

Klincksieck - EAN : 9782252045060
BRUNEL PIERRE
Édition papier

EAN : 9782252045060

Paru le : 6 juil. 2021

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  • EAN13 : 9782252045060
  • Réf. éditeur : 69150
  • Collection : REVUE DE LITTER
  • Editeur : Klincksieck
  • Date Parution : 6 juil. 2021
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 132
  • Format : 0.80 x 15.00 x 23.00 cm
  • Poids : 204gr
  • Résumé :

    Shunqing CAO et Bernard FRANCO, Introduction
    La littérature comparée a trop longtemps été pensée comme étude des analogies, estompant par là l’analyse du caractère unique de l’œuvre. Sans doute s’agit-il d’un effet de l’emprise de l’histoire littéraire sur la discipline. Le renouvellement des méthodes comparatistes en Europe et, plus particulièrement, certaines méthodologies pratiquées en France, ont attiré l’attention sur l’idée d’un comparatisme de la différence. Le comparatisme chinois, pour sa part, a développé, sous l’impulsion de Cao Shunqing, une « théorie de la variation » en littérature comparée. Fondée sur l’héritage de la philosophie chinoise ancienne, cette théorie affecte divers domaines et diverses méthodes de la discipline dans ses pratiques contemporaines.

    Bernard FRANCO, Le principe d’analogie en littérature comparée et l’unicité de l’œuvre.
    Le point de départ de la démarche comparative semble être la ressemblance. Plus généralement, l’analogie est à la fois principe créateur et modalité de lecture d’une œuvre : on écrit d’après une littérature existante, on lit d’après ses lectures précédentes. Néanmoins, le sens propre à une œuvre et qui garantit son unicité se dégage de la différence. Par l’étude des parallèles, qui se distingue de celle des dettes, des sources et de tout type de dérivation, la poétique comparée, derrière le constat de l’analogie, tire précisément l’interprétation des œuvres de l’analyse des différences.

    Anne DEBROSSE, Les études de réception en Occident : un art de la différence
    Les études de réception partent du constat de la différence fondamentale entre écriture et lecture, texte et interprétation et postulent que le texte n’existe que par les lectures, variables selon les lecteurs, qui en sont faites. Pour cette raison, elles sont, à plus d’un titre et par excellence, une discipline de la différence, ou peut-être devrait-on dire du décalage, de la déviation ou encore de la divergence. Elles les mesurent, certes, mais elles les créent aussi — les lectures modelant celles qui suivront —, afin que de l’écart constaté ou produit surgisse une perspective plus juste.

    Jia GUO, Traductologie comparée et étude des différences : l’exemple des traductions de Yu Hua
    Parmi les écrivains les plus talentueux de la littérature chinoise contemporaine, Yu Hua attire plus d’attention grâce à l’internationalisation de son œuvre depuis des années 1990. Cette étude comparée des traductions anglaise et française de son roman Huozhe (Vivre !) permet d’identifier et d’interpréter les différences concernant les stratégies choisies par les traducteurs, ce qui s’inscrit dans la conception de la discipline de littérature comparée, qui ne relève pas seulement de l’analogie, mais aussi de la différence.

    Shunginq CAO et Hongyan DU, La variation dans les échanges littéraires et la formation de canons littéraires mondiaux
    David Damrosch affirme que la littérature mondiale se construit à travers la circulation, la traduction et la lecture de diverses littératures nationales. En fait, le concept de littérature mondiale met aujourd’hui essentiellement l’accent sur l’échange, le dialogue et l’inspiration mutuelle entre les littératures nationales. Dans le processus d’échanges littéraires, le canon littéraire mondial prospectif n’est pas seulement déterminé par l’autre, il a également un impact important sur l’autre. Fondée sur la communication et l’interaction entre les différentes littératures nationales, et tenant compte de l’hétérogénéité culturelle généralement ignorée par les études de littérature comparée, la théorie de la variation insiste sur l’étude des variations apparaissant dans les échanges littéraires internationaux, interlinguistiques et interculturels en général. Observant le phénomène de variation dans les échanges littéraires internationaux, interculturels et interlinguistiques, cet article pose que la variation dans les échanges littéraires est indispensable à la formation des canons littéraires mondiaux.

    Chao WANG, Les fondements philosophiques chinois de la théorie des variations en littérature comparée
    La théorie des variations a suscité un grand intérêt dans les études internationales sur la littérature comparée ; il demeure néanmois un certain espace pour une exploration et un développement plus poussés. L’élaboration théorique de la littérature comparée repose en général sur des sources philosophiques sous-jacentes. Par exemple, les études d’influence issues de l’école française reposent sur la philosophie positiviste, et les études de parallèles propres à l’école américaine sont fondées sur l’herméneutique et l’esthétique de la réception. De fait, une théorie des variations est introduite dans le contexte académique chinois. Peut-on alors identifier son fondement philosophique chinois ? Dans l’ensemble, il ne provient pas d’une école de philosophie moderne ou contemporaine, mais il est enraciné dans les idées de variation qui prennent leur cohérence dans les discours philosophiques chinois anciens, tels que « Trois connotations de changements » (易 之 三名). Ces expressions philosophiques ont fourni une matière idéologique et un socle méthodologique pour la théorie des variations.

    Zhuang PEINA, Étude comparée de la vision du corps en Orient et en Occident — étude du cas d’une comparaison entre Merleau-Ponty et Yang Rubin
    La relation entre le corps et l’esprit a été une question centrale dans la philosophie et la pensée d’occident comme d’orient. Des deux côtés, les penseurs ont discuté et exploré ce sujet, l’esprit se voyant toujours conférer un statut supérieur, bien que de manières différentes. Des recherches récentes sur cette question entreprennent de briser la dichotomie entre le corps et l’esprit. Ainsi en va-t-il dans le virage matérialiste, dont l’influence s’est étendue jusque dans les cercles académiques de pays orientaux comme la Chine. Cet article, en retraçant d’abord brièvement l’évolution historique de pensée de la relation entre corps et esprit, élabore une étude comparative de la vision du corps entre les deux représentants que sont Merleau-Ponty et Yang Rubin. Il fait en outre valoir que, bien qu’ils partagent des similitudes superficielles dans leurs analyses, leurs systèmes de pensée et leurs fondements varient largement puisque le premier met l’accent sur le « sujet du corps », tandis que le second manifeste l’influence profonde d’une vision confucéenne.

    Ping Du et Xiaoyeu ZENG, Dissémination et variation de la théorie française de l’espace en Chine
    La théorie de l’espace française, aspect important de la théorie littéraire occidentale dans la seconde moitié du XXe siècle, a profondément influencé le développement de la théorie littéraire chinoise au niveau conceptuel et comme paradigme critique. Cet article décrit d’abord la manière dont la théorie française de l’espace a été diffusée en Chine depuis la réforme et l’ouverture. Il aborde en second lieu son acceptation en Chine et la manière dont il a enrichi les approches de la critique littéraire chinoise. Enfin, il analyse les variations de la théorie française de l’espace en Chine et leurs causes.

    Ute HEIDMANN, Différenciation, dialogisme, diversalité. Paradigmes pour un comparatisme différentiel et plurilingue
    La différenciation est une notion relationnelle qui, au lieu d’opposer le même et le différent, désigne le processus qui mène de l’un à l’autre. L’évolution même des langues, des littératures et des cultures est sous-tendue par un tel processus complexe de différenciation. Les analyses comparatives effectuées dans cette optique permettent de percevoir que toutes les pratiques littéraires évoluent sur le mode d’un dialogue constitutif avec d’autres langues, d’autres littératures et d’autres cultures. Repenser le monde (avec Chamoiseau, Bernabé et Confiant) en termes de diversalité au lieu d’universalité suppose la reconnaissance de la diversité comme dynamique fondamentale de l’humanité et non plus comme exception par rapport à une prétendue universalité.

  • Biographie : Docteur d'Etat ès lettres (Université de Paris III-Sorbonne nouvelle, 1975). Hispaniste de formation, puis comparatiste (Université de Rennes, 1965-1975). Professeur de littérature générale et comparée à l'Université de Paris III-Sorbonne nouvelle. Membre du Comité Lesage au sein du CRLC (Centre de recherche en littérature comparée, Université de Paris-Sorbonne). Co-directeur de la "Revue de littérature comparée" et membre du comité de rédaction de diverses revues spécialisées (Thélème, Letterature di frontiera, Portulan, Mentalités). Romancier sous le pseudonyme Michel Hendrel..
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