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Résumé :
Comment devient-on un sujet ? D’abord en étant nommé, défini, singularisé, assigné à une place. On est, en quelque sorte, « recruté » comme sujet par une autorité. C’est ainsi que Louis Althusser définit l’interpellation dans un célèbre texte sur les « appareils idéologiques d’État », où il prend l’exemple de l’agent de police hélant un individu (« Hé, vous là-bas ! ») qui se reconnaît immédiatement comme étant le sujet de l’interpellation. Être sujet, c’est donc d’abord être l’objet d’un assujettissement idéologique qui nous fait exister dans un monde commun. Reprenant cet axe de réflexion, Jean-Jacques Lecercle en propose des prolongements originaux : là où Althusser privilégiait le discours, il insiste sur le caractère à la fois linguistique et sensoriel de l’interpellation, donc sur sa dimension fondamentalement corporelle. Il étudie en outre ses différentes formes que sont l’injure, le mot d’ordre ou encore la rumeur. Surtout, il élabore une théorie de la contre-interpellation, par où s’affirme l’autonomie du sujet, qui s’approprie la langue et détraque l’idéologie. À travers un parcours aussi rigoureux que ludique, étayé par une multitude d’exemples allant de Frankenstein à Alice au Pays des merveilles, Lecercle propose une stimulante théorie de la constitution du sujet.