Sam et le Martotal

Dans une tribu indéterminée, à une époque tout aussi indéterminée, la jeune Salamantina et son compagnon Anatole partent en guerre contre la Tradition (oui oui, avec un grand T, c’est dire à quel point elle est importante !) et les stéréotypes qui régissent les rôles sociaux dans leur communauté.

Les filles se voient attribuer un Martotal, outil multifonction censé leur permettre d’accomplir les tâches dévolues aux filles et aux femmes, et les garçons une plarmure fort utile pour maîtriser l’art millénaire de la grosse bagarre. Des accessoires aussi encombrants pour les un.es que pour les autres. Alors comment faire pour jouer, pour s’amuser, et surtout pour être soi-même en trimballant un martotal ou une plarmure ?

Faute de réponse à ces questions, et après une énième dispute avec son père, Sam décide de faire évoluer les choses une bonne fois pour toutes. Ses atouts pour mener à bien ce combat : une farouche détermination, son ami Anatole, et une créature féroce (mmmh… pas si féroce que ça, en fait !!!).

Ce que ce résumé ne donne pas à voir, c’est l’humour et le sens du comique de Louise Mey, c’est l’inventivité qui règne à chaque page de ce récit et qui donne vie à un univers riche de mille détails (dans la tribu de Sam, on porte des plarmure, on cueille des flommes, on peigne les bloutons, on chasse le mizard, on dégonfle les moumouths…). Et surtout, c’est qu’il s’agit d’un roman qui pose les bonnes questions sur les stéréotypes de genre, qui apporte les bonnes réponses, et qui le fait tout en finesse, sans asséner de grands principes didactiques, permettant aux lectrices et lecteurs et réfléchir en riant (et réciproquement).

Les illustrations de Libon renforcent et enrichissent le récit en donnant vie à Sam, Anatole, la terrible potruche, pour le plus grand plaisir des lectrices et lecteurs.

Les auteurs

Louise Mey est une autrice née en 1983. Elle a publié quatre romans policiers et thrillers dans lesquels les femmes tiennent le premier rôle, qui sont parus aux éditions Fleuve Noir et Le Masque (Embruns, Les ravagé.e.s, la Horde invisible, La deuxième femme). Elle est également l’autrice d’une pièce de théâtre sur le tabou des règles, qui s’est jouée durant 2 ans à Paris et sera reprise ce printemps.

Son premier roman jeunesse, La sans-visage, paraîtra à l’École des loisirs en avril 2020.

Si son engagement et l’aspect féministe de son œuvre sautent aux yeux à la lecture de cette courte biographie, un autre trait marquant de son écriture et de son talent réside dans sa fantaisie, son sens de l’humour, redoutablement efficace et salutaire et la finesse de son propos.

Libon, né en 1972, est auteur et illustrateur de bandes dessinées. On peut suivre son travail dans les magazines Spirou, J’aime Lire, DLire (en jeunesse) et Fluide Glacial (adultes).

Les cavaliers de l’apocadispe, sa série en cours (éditions Dupuis) est l’une des plus drôles qui soient. On y découvre un univers riche et burlesque, et des personnages de anti-héros loufoques et pitoyables, dont les péripéties amusent autant les adultes que les enfants.