AKUTEZOIDE

Dans un futur lointain, la Terre accueille et tire profit des peuples venus d’autres galaxies. Jérémy et Gabriel ont adopté une petite Akutezoïde sans rien comprendre des capacités psychiques de l’enfant, qui communique avec ses semblables par la pensée. Au sein de ce groupe, ceux dont le pouvoir télépathique est atrophié se voient irrémédiablement exclus. Orace fait partie de ceux-là. Ivre de colère et rongé par la violence, il inspire la peur. Mais le paria sociopathe est celui qui va découvrir les raisons du soudain rapatriement des akutezoïdes vers leur planète mère.

Sombre et brutal, Akutezoïde interroge la notion d’intelligence collective et son exploitation dénaturée à des fins de contrôle. Que reste-t-il du libre arbitre et de l’identité dans une société où chaque individu est connecté dès son plus jeune âge à un réseau de pensée commun ? Comment préserver son intégrité  intellectuelle et morale dans un système bâti sur l’ultra-communication ?

Ludovic Lalliat donne avec ce premier livre une épopée spatiale digne des grands récits fondateurs de la science-fiction critique des années 1970. Le space opéra sert de cadre à la satire des sociétés occidentales promptes à défendre la nécessité démocratique pour mieux masquer les inégalités qui les fondent et préserver une quête absurde du profit. Météore belliqueux pulvérisant les promesses folles des techno-gourous, Akutezoïde est un coup d’éclat, un uppercut sans concession.

Ludovic Lalliat est né en 1993 à Paris. Après quelques détours qui le destinaient à travailler dans le monde sans pitié de la publicité, il est accepté aux Beaux-arts de Paris dont il sort diplômé en octobre 2021. Durant son parcours, il participe aux cours prodigués au sein de l’atelier de Joann Sfar. Influencé dès son plus jeune âge par des oeuvres telles que Rêves d’enfant de Katsuhiro Otomo, où encore Paranoïa Trap de Takayama Kazumasa, son travail est marqué par un découpage narratif cinématographique et une prédisposition pour les sujets liés aux rêves.

Son trait acéré n’a qu’un but : créer des images fortes desquelles se dégagent inexorablement une histoire ou un destin. Il décline ainsi ses oeuvres aussi bien en bande dessinée qu’en illustration grand format, avec une attirance manifeste pour les univers sombres, empreints d’une fantasmagorie cryptique. Adepte d’une ligne spontanée, Ludovic Lalliat se plaît à dessiner de la main gauche où à esquisser les yeux fermés. Lorsqu’il n’est pas occupé à plonger ses héros dans des épopées cosmiques, il signe de courtes histoires absurdes et minimalistes autour de Krip et Krup, deux personnages aussi étranges qu’imprévisibles.