Les Chancelants

Le poids d'une plume. Toute la problématique de l’écriture tient en cette petite phrase. Ici, l'auteure s'inscrit dans l'intime et ses mots relèvent de ce qui trace, scintille, palpite. Un ton juste, retenu, d'une belle rigueur formelle magnifie l’histoire fictionnelle d’une communauté.

Ce ton, si cher à la poétesse Katherine Mansfield parlant de "sotto voce", fruit d'une observation patiente, précise, discrète, dégage une émotion profonde et délicatement féminine qui nous offre une respiration en ces heures de modernité furieuse.

Née en 1962 à Marseille Corinne Borras vit à La Ciotat depuis 1982.

Après des études scientifiques, elle a exercé le métier d'enseignante en école primaire, pratiquant la pédagogie Freinet.

La curiosité, l'expérimentation, la création accompagnent son chemin.

Elle aime tous les voyages, ceux qui emmènent à l'autre bout du monde, ceux qui traversent un jardin, une œuvre d'art, ceux qui passent entre les lignes d'un texte qu'on écrit, qu'on lit.

Ce qui l'intéresse dans l'acte d'écrire est la musicalité des phrases. Elle aime la vibration de certains mots, leurs résonances. C'est dans les écrits courts qu'elle s'exprime depuis longtemps : poésies, nouvelles.

Observer, contempler, cultiver. Une herbe sauvage, une idée, ses semblables.

Elle aime l'humour et le cynisme des personnages de Quino, le mystère qui entoure ceux d'E.Hopper, les héros d'Hermann, les silencieux de K.Ishiguro, les abîmés d' H.F Thiéfaine, la beauté des modèles chez Léonard de Vinci.

Un livre l'accompagne depuis l'adolescence : Antigone d'Anouilh.

Un vers : " Un jour pourtant, un jour viendra couleur d'orange" L. Aragon.