PENTHESILEE

Penthésilée, reine des Amazones, court au combat contre les Grecs et les Troyens. Elle y rencontre Achille et tous deux, rendus fous de désir l’un pour l’autre, se poursuivront, s’uniront, se déchireront.

Heinrich von Kleist naît à Francfort-sur-l’Oder (royaume de Prusse) le 

18 octobre 1777.

Son père, capitaine dans l’armée prussienne, meurt alors qu’il n’a que onze ans. Quatre ans plus tard, il entre à son tour dans l’armée comme caporal. Il perd sa mère l’année suivante, démissionne de l’armée en 1799 et s’inscrit à l’université de Francfort-sur-l’Oder.

Entre 1800 et 1803, il se fiance une première fois, voyage en France, termine sa première pièce, La Famille Schroffenstein, se sépare de sa compagne, est diagnostiqué d’une « mélancolie morbide », voyage à nouveau entre la Prusse, l’Italie et la France, rédige une tragédie, Robert Guiscard, dont il brûle le manuscrit, puis essaie de s’engager dans l’armée française avec l’intention d’y mourir, lors de l’invasion de l’Angleterre.

Ce dernier projet échoue et Kleist finit par revenir à Berlin en 1804. Mais ces années mouvementées sont assez à l’image de la vie de l’auteur et des émotions très contrastée qui l’animent, empreintes du courant littéraire qu’il traverse, le romantisme.

Par la suite, il est fonctionnaire à Kœnigsberg, voyage à nouveau, se fait arrêter par l’administration napoléonienne qui le soupçonne d’espionnage, passe quelques mois en prison en France, fonde une revue littéraire, Phœbus, puis une autre, rencontre une femme mariée, Henriette Vogel, avec qui il échange une correspondance amoureuse.

En 1811, il obtient sa réintégration dans l’armée. Mais la même année, le 21 novembre, Heinrich et Henriette décident de se donner la mort ensemble. Heinrich tue Henriette, puis retourne l’arme contre lui.

Kleist aura fait face toute sa vie à ce que Nietzsche appellera l’« impossibilité de vivre ». Il laisse pourtant une œuvre riche, faite de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, d’essais. S’il n’a pas toujours été reconnu à sa juste valeur de son vivant — Goethe l’avait vivement critiqué, refusant de participer à sa revue —, il compte depuis comme un auteur majeur du romantisme. Ses œuvres n’ont pas cessé d’être créées au théâtre ou adaptées au cinéma.