ROSES DE CENDRE

Entre les vallons du Morvan et l'Alsace occupée, le présent et le passé, une fiction qui témoigne de ce qui fut un fait oublié de la Seconde Guerre mondiale : la déportation de tous les marginaux, et surtout des déviants criminels, les homosexuels, désignés par un triangle rose.

Comme tous les étés, près de Vézelay, se préparent les retrouvailles d'une jeune ballerine et de sa grand-mère chérie, Mady. Depuis son enfance, Suzelle partage avec Mady ses rêves, ses émois, et surtout sa passion de la danse, cette échappée vers un monde pur, libre.

Mais cet été-là, Suzelle souffre de l'absence de son petit ami, Mathis, qui a privilégie sa carrière de danseur à sa relation avec elle. Et Mady s'oublie, se sent vieillir. Ce n'est pas vers la folie que ses absences l'emportent, comme le craint sa petite-fille, mais vers la mort.

Elle n'en peut plus de porter sur ses épaules une faute trop lourde qui a entraîné la déportation de son frère Clément pour homosexualité. Peu à peu, grâce à la présence de Romain, l'ami d'enfance de Suzelle, et de son petit ami aux boucles blondes, qui ressemble étrangement à ce Hans qu'elle a aimé autrefois, Mady se libère de ses remords, du passé horrible de l'Alsace occupée par les Nazis, jusqu'à l'aveu posthume dans une lettre : elle a été elle-même la cause de la déportation de son frère et de la défenestration de son ami, Hans, lors de son arrestation. C'est elle qui les a dénoncés, c'est par sa faute que son frère Clément a subi l'horreur des camps, la misère physique et morale, et la mort.