GILLES DE RAIS - MARECHAL DE FRANCE, DIT BARBE BLEUE

Millon - EAN : 9782841373444
Eugène BOSSARD (ABBE)
Édition papier

EAN : 9782841373444

Paru le : 19 avr. 2018

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  • EAN13 : 9782841373444
  • Réf. éditeur : 84137.3444
  • Collection : GOLGOTHA
  • Editeur : Millon
  • Date Parution : 19 avr. 2018
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 336
  • Format : H:240 mm L:162 mm E:26 mm
  • Poids : 540gr
  • Résumé : Empressement, amusement et très joyeuse curiosité, ce jour-là, 28 décembre 1885, chez la foule qui bonde la salle des soutenances de la faculté des Lettres de Poitiers : un prêtre soutient. Un prêtre, issu de ce proche bastion clérical qu’est la jeune université catholique d’Angers, ose se présenter comme candidat au doctorat ès lettres face à un jury des facultés d’état. Son nom : Théodore-Eugène Bossard. Une soutane sans guère de renom, connu des seuls catholiques angevins pour ses talents pédagogiques et sa vigueur de polémiste.
    De quoi va-t-on débattre ? Au programme de la soutenance latine, les rapports possibles d’influence entre Dante et Alain de Lille, au programme de la soutenance française, une biographie historique de Gilles de Rais basée sur l’exploitation de documents médiévaux (notamment des minutes de son procès). La soutenance latine qui a lieu le matin dure trois heures ; la soutenance française, attendue, elle, pour l’après-midi, va en durer quatre. Quatre sidérantes heures de cauchemars érudits, d’infernales précisions sur des crimes extirpés du vieux fond médiéval comme de la tourbe d’un marais. Quatre heures d’horreur paléographique débitée, comme une confession trahie, par un érudit d’abbé qui tient son public tel un témoin à charge dans un procès d’assises. L’abbé Bossard va lentement promener sa torche sur des fresques, au long d’une tapisserie, dont les tons vont s’assombrissant jusqu’au noir nu. D’un jour clair et triomphant à une nuit sans appel. Du grand seigneur patriote, lieutenant de Jeanne d’Arc et grand pourfendeur d’anglais, jusqu’au funèbre sataniste éventreur de pâtres, le spectre moral est déployé par l’abbé, avec minutie, degré par degré, sans qu’un détail n’échappe. Le repentir de Gilles, précédant de peu son ascension au bûcher, apporta seul, à ce public repu de noirceurs, moral quoique friand d’angoisse, une happy end que l’on imagine de son goût.
    L’abbé Bossard, s’en doutait-il, venait de débusquer un mythe, de lever un monstre fabuleux dont la saisie et l’examen allaient préoccuper et enfiévrer quelques consciences troublées. « Le Braquemart », ce coutelas d’éventration dont usait le sire de Rais pour éviscérer les petits, raflés dans ses campagnes, passera de mains en mains ; en celles de Huysmans, d’abord (Là-bas, 1891), puis de Bataille et Klossowsky (Le Procès de Gilles de Rais, 1959) enfin de Michel Tournier (Gilles et Jeanne, 1983)
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