Villes sous l'occupation - L'Histoire des Français au quotidien

Comment vivait-on en France sous l'Occupation, selon sa ville, sa région ? L'Historien Pascal Ory présente le panorama de la vie quotidienne en France du printemps 40 au printemps 45.

Quelles ont été les conséquences selon les régions au niveau économique, politique et de la vie quotidienne ? Où étaient les foyers de la Résistance ou de la collaboration ? Quels actes héroïques ou malheureux ont été commis à Toulouse, Toulon ou ailleurs ? Quelles régions connurent le plus de sabotages ou de bombardements ? Comment vivait-on entre zone nord et zone sud ? Quid des Juifs selon les régions dites libres ou occupées ?

Ce livre est fondé sur une, investigation locale d'une vingtaine de grandes villes en France. Les journalistes de L'Express ont interviewé des historiens locaux, ont retrouvé des témoignages d'habitants ayant vécu cette période, de résistants, de survivants... nous permettant ainsi de pénétrer plus avant dans une intimité collective, au temps où chaque région de France vivait " à l'heure allemande " .

Dans une première partie, l'historien Pascal Ory, remet en perspective la vie, telle qu'elle était du printemps 1940 au printemps 194 5, en éclairant plusieurs thématiques :
- L'enjeu selon les régions pour le Reich (L'Alsace-Moselle germanisée au pas de charge ; le Nord-Pas-de-Calais pensé comme un possible axe économique nord occidental, avec la Flandre en leader ; Cherbourg et les ports surveillés et dépeuplés par crainte de l'invasion anglaise...)
- L'aubaine économique. La France étant contrainte de fournir aux occupants : énergie, argent, matières premières et produits manufacturés. Pour certaines entreprises françaises, une collaboration économique purement opportuniste voit le jour sous discours de continuer à offrir du travail aux Français. concurrence (86 millions de bouteilles de Champagne auraient été bradées aux autorités allemandes !).
- La vie au quotidien. La pénurie d'électricité, de moyens de transport (le vélo est devenu le transport n°1) mais surtout dans la pénurie alimentaire. Le manque de denrées importées (sucre, café, cacao...), le rationnement (250 grammes de viande par mois !), la fermeture des boulangeries un jour sur deux. C'est le développement du marché noir et des ersatz (le café réalisé à partir de glands de chêne blanc)...
- Les actes de résistance. L'approche locale permet de mieux comprendre la diversité et l'imagination des formes prises par la contestation : les " manifestations ménagères " – des femmes protestant contre la pénurie alimentaire – les manifestations contre la propagande nazie lors des projections des actualités (Rennes), la guerre des V de la victoire (à Cherbourg, pendant six mois)...
- La décentralisation. Avec une France coupée en deux, un gouvernement à Vichy, et des mouvements de résistances qui s'organisent un peu partout, c'est le début d'une décentralisation irréversible : les journaux régionaux prennent le pas sur les journaux parisiens... (Combat est fondé à Marseille puist s'installera à Lyon). De même pour les figures locales de résistance : Gaston Defferre à Marseille, Jacques Chaban-Delmas à Bordeaux...

Et aussi...
- le témoignage de Camille Bourhis, jeune militaire réunionnais engagé auprès des troupes de De Gaulle.
- le véritables parcours des grandes villes occupées, avec les adresses des bâtiments importants pour les Allemands, à Paris et ailleurs
- le destin de l'Hôtel Martinez à Cannes et un témoignage très fort sur une famille de Justes
- l'interview de Raymond Aubrac à Marseille
- le témoignage d'un rescapé d'Ouradour-sur-Glane à Limoges
- moins connu : les heurts et débordements de la période américaine à Cherbourg
- la face cachée des Glière s et un article sur la polémique de la venue de Nicolas Sarkozy en 2007.
- le témoignage de Serge Klarsfeld, historien, écrivain et chasseur de nazis.