JE VOULAIS VOUS DIRE

Passe Du Vent - EAN : 9782845622920
FERRARI MURIEL
Édition papier

EAN : 9782845622920

Paru le : 27 juil. 2016

15,00 € 14,22 €
Disponible
Pour connaître votre prix et commander, identifiez-vous
Notre engagement qualité
  • Benefits Livraison gratuite
    en France sans minimum
    de commande
  • Benefits Manquants maintenus
    en commande
    automatiquement
  • Benefits Un interlocuteur
    unique pour toutes
    vos commandes
  • Benefits Toutes les licences
    numériques du marché
    au tarif éditeur
  • Benefits Assistance téléphonique
    personalisée sur le
    numérique
  • Benefits Service client
    Du Lundi au vendredi
    de 9h à 18h
  • EAN13 : 9782845622920
  • Réf. éditeur : JEVOULAISVOU
  • Collection : RECITS
  • Editeur : Passe Du Vent
  • Date Parution : 27 juil. 2016
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 160
  • Format : 0.90 x 14.00 x 20.50 cm
  • Poids : 225gr
  • Résumé : Avec le recul, je me dis qu'incarcérer une personne aussi jeune n'était pas la meilleure chose à faire. Cettepremière expérience carcérale ne m'a absolument pas servi de leçon.
    De 1971 à 1981, j'ai multiplié les allers-retours. Au total, il y a eu environ six incarcérations, toujours pour vol. Le problème, c'est qu'après chaque incarcération, je replongeais dans la délinquance. Il m'est arrivé de sortir libre un matin, qu'on me dépose à la gare la plus proche et de retourner en prison le soir. Sans argent, que pouvais-je faire d'autre que de voler à nouveau ? Travailler, je pense que ce n'était pas dans mon optique à ce moment-là.

    "Ne me donne pas de nouvelles"

    Ma famille n'a jamais été présente. C'est simple, je n'ai jamais reçu la moindre visite au parloir. Mon père avait très mal vécu ma première incarcération. À l'époque, il avait dû venir sur Paris. Ne comprenant pas qu'une jeune fille puisse se retrouver dans une telle situation sans le moindre soutien, la juge l'avait sermonné. Ce jour-là, il m'a clairement fait comprendre que ça ne servait à rien que je lui donne des nouvelles : « Tu fais ce que tu veux de ta vie. Mais je t'interdis de me donner des nouvelles si tu es en prison. Ne compte pas sur moi. » À chaque nouvelle incarcération, je lui envoyais une carte. Je n'ai jamais eu de réponse de sa part. Pourtant, l'un de mes oncles, lui aussi incarcéré, avait le droit à des visites. Moi, il a préféré m'abandonner.
    À 20 ans, j'ai eu mon second enfant. Parce que je n'avais pas les moyens de subvenir à ses besoins, il a été placé chez une nourrice. Je ne l'ai vu grandir qu'entre deux peines de prison.

    Voler des portefeuilles ? Un travail comme un autre

    En prison, le tout c'est de pouvoir s'occuper. Heureusement, à chaque fois, j'avais un travail. Je me souviens d'une fois où ma tâche consistait à emballer du matériel pour les hospices civils de Paris. J'empaquetais les seringues et autres ustensiles. Ça a duré 18 mois. À l'époque, la réinsertion n'existait pas vraiment. Mais existe-t-elle maintenant ? Il fallait souvent se débrouiller par ses propres moyens. Il y a bien eu un éducateur qui a essayé en vain de me remettre dans le droit de chemin en m'envoyant dans un foyer. Ça ne m'intéressait pas alors j'ai pris la poudre d'escampette au plus vite. Mener une vie de patachon, c'était mon choix. Parfois, il m'arrivait de chercher un travail, mais à chaque fois, je recommençais mes conneries. De telle heure à telle heure, je faisais la pickpocket et le soir, je rentrais à l'hôtel. Pour moi, c'était un boulot comme un autre. Voler des portefeuilles me semblait plus facile que de mener une vie honnête.

    Je me suis prostituée plusieurs années
  • Biographie : Extrait d’un entretien mené par la journaliste Louise Auvitu, paru dans le L’Obs le Plus le 15 mai 2016

    Ex-détenue, je ne vois pas la prison comme un "enfer". Je suis prête à y retourner...

    Le Plus – Muriel Ferrari a 60 ans. Elle est gérante d'un bouchon lyonnais, mais lorsqu'elle était plus jeune, elle a effectué plusieurs séjours en prison pour vol. Fresnes ou Fleury, les allers-retours se sont multipliés.
    Comment a-t-elle vécu ces années d'incarcération ? Qu'a-t-elle fait par la suite ? Avec beaucoup de recul, Muriel revient sur une vie atypique.

    Muriel – Dès ma plus tendre enfance, j'ai compris que je n'aurais jamais une vie dite "normale". Ma mère est morte étranglée quand j'avais deux ans.
    J'ai donc grandi auprès de ma grand-mère dans le Midi. C'est elle qui m'a élevé jusqu'à mes 15 ans. Je venais alors d'avoir mon premier enfant, mais j'en avais confié la garde à mon père. À cet âge, je ne réalisais pas vraiment. À 16 ans, je suis montée sur Paris. Je voulais vivre ma propre vie, m'éloigner d'un carcan familial oppressant. Très vite, livrée à moi-même, j'ai commencé à crever de faim. Je volais dans le métro pour m'en sortir. Faire les poches des usagers me permettait de subvenir à mes besoins.
    Puis, un jour, je me suis fait pincer. J'ai toujours été bonne perdante. Quand on se fait prendre, c'est normal de payer. Le problème, c'est que je replongeais systématiquement. Mon premier séjour en prison, je l'ai réalisé lorsque j'avais 16 ans. J'ai été condamnée à six mois de prison à la maison d'arrêt de Fresnes. Dans ma cellule, aucun confort, je n'avais qu'un pot de chambre et un broc d'eau, mais je n'ai jamais vu la prison comme un enfer.
Haut de page
Copyright 2024 Cufay. Tous droits réservés.