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Place publique #87
Joca Seria - EAN : 9782848093819
Édition papier
EAN : 9782848093819
Paru le : 26 oct. 2023
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- EAN13 : 9782848093819
- Réf. éditeur : 978284809381
- Editeur : Joca Seria
- Date Parution : 26 oct. 2023
- Disponibilite : Epuisé
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 128
- Format : H:255 mm L:210 mm E:7 mm
- Poids : 494gr
- Résumé : Tout a donc une fin...<br /><br /> Ce numéro de Place publique Nantes/Saint-Nazaire est le dernier. Le dernier en version «â¯papier⯻. Le terme d’une aventure éditoriale longue de dix-sept ans, durée inédite pour une revue en Loire-Atlantique. Notre premier numéro a été publié en janvierâ¯2007 et son dossier était consacré à la réouverture du musée d’Histoire de Nantes au château des ducs de Bretagne. Depuis, près 11â000 pages ont été éditées, proposant au fil des numéros une forme d’encyclopédie de l’estuaire de la Loire et du département.<br /><br /> Place publique Nantes/Saint-Nazaire se voulait touche-à-tout et a traité d’une grande diversité de sujetsâ: le quarantième puis le cinquantième anniversaire de maiâ¯1968â; Nantes et le surréalisme, débattant alors du titre – usurpé ou pasâ? – de berceau du mouvement littéraire dont se revendique la villeâ; le regard du cinéaste Jacques Demy sur Nantesâ; la traite négrière, abordée dans plusieurs dossiers et sous divers anglesâ; la redécouverte de son vignoble par Nantesâ; l’étalement de la villeâ; la fureur et les passions autour du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landesâ; l’accueil des réfugiésâ; le centenaire du débarquement des Sammies, les soldats américains, à Saint-Nazaire en 1917â; les pauvres en Loire-Atlantiqueâ; Nantes, capitale de la Vendéeâ? – une simple interrogation qui avait suscité bien des réactions outrées de partisans de la Bretagne à cinq départements –â; l’architecture de l’île de Nantes était-elle vraiment «â¯archimoche⯻... <br /> Le choix de ces dossiers relevait d’un savant dosage d’air du temps, d’actualité, d’envies du comité de rédaction, de sujets émergents... Il reflétait aussi la diversité des approches et des points de vue. Bien évidemment, la politique, les affaires de la cité, avaient toute leur place dans nos pages. Se présentant volontiers comme une «â¯revue urbaine⯻, Place publique s’est attachée à raconter les transformations de nos villes, les débats et les désaccords qu’elles suscitaient, les formes qui se dessinaient pour demain. Derrière ces métamorphoses et ces décisions, des élu(e)s, aujourd’hui contestés comme jamais en sus d’être souvent «â¯mal⯻ élus dans la mesure où une abstention – grandissante – s’impose comme le premier parti de France. Ces élu(e)s nous en avons pourtant besoin, qu’ils soient de gauche, de droite, du centre ou s’engagent pour tout simplement servir leur commune et les citoyens. La vitalité démocratique de nos institutions passe, entre autres, par elles et eux. À les fréquenter régulièrement, et même si les mots de la communication qui habillent souvent la parole des élus des grandes villes sonnent difficilement aux oreilles des journalistes, il faut leur accorder la volonté de servir la collectivité, de croire et de plaider pour les idées et les projets qu’ils défendent, d’oeuvrer pour que chacune et chacun puisse vivre décemment.<br /> Et puisque l’heure est à la politique, un mot sur les financements qui ont permis à la revue d’exister et de durerâ: à sa création, elle a été soutenue par la seule Ville de Nantes, alors dirigée par Jean-Marc Ayrault. Puis le cercle des soutiens s’est élargi, avec Saint-Nazaire, le Département et la Région accordant des subventions. Ces dernières ont ensuite été transférées à leur intercommunalité pour Nantes (Nantes Métropole) et Saint-Nazaire (Carene). Précisons que la Région, reprise à la gauche par la droite fin 2015, a maintenu son aide. Ajoutons encore que ces financements ne nous liaient pas aux politiques portées par les ou les autres. Jusqu’au bout, la revue est restée libre de ses choix éditoriaux.<br /> Cette ambition, à la fois celle de la création d’une revue unique en son genre et celle de son indépendance éditoriale, a été portée par son fondateur, Thierry Guidet. Il lui revient d’avoir traduit la montée du fait urbain et l’émergence des métropoles en «â¯papier⯻ – près de 700 grammes par numéroâ! – et d’avoir assemblé pour y parvenir une mosaïque associant «â¯sachants⯻ et praticiens.<br /> La revue, ce fut encore au tournant des années 2010 une implication dans un débat public serein – ce qui n’est pas synonyme de tièdeâ! – avec les rencontres Questions publiques qui invitaient à une conversation avec un(e) invité(e) autour d’un sujet local ou national, d’une actualité éditoriale. Ces rencontres, initialement proposées Tour Bretagne avec le Conseil de développement de Nantes Métropole et le CCO, ont dû, à la fermeture de la tour, pratiquer le nomadisme, accueillies par diverses structures (Cosmopolis, École d’architecture, Nantes Université, siège du Crédit mutuel...). Nous persévérons à croire à la nécessité de ce débat public indépendant à l’échelle d’une métropole.<br /> Cette revue n’aurait pu exister sans l’engagement de bénévoles et des membres du comité de rédaction. Il convient de leur rendre hommageâ: pour ceux qui ont agi au sein de l’association Mémoire et Débats, éditrice de la revue, maintenir cette dernière à flot durant toutes ces années n’a «â¯jamais été un long fleuve tranquille⯻, selon les mots de Philippe Audic, son président. Atteindre l’équilibre budgétaire s’est toujours révélé un chemin semé d’embûches. Produire une revue papier coûte cher et a coûté de plus en plus cher. Sans omettre divers aléas qui ont jalonné son existence, dont la liquidation du distributeur en kiosques nous privant des recettes de trois numéros, ce en même temps que le Covid-19 déferlait sur la France... Bref.<br /> Le comité de rédaction était le lieu des échanges éditoriaux. Quel dossier traiterâ? Quels sujets et quels anglesâ? Il réunissait des universitaires (historiens, sociologues, politiste, philosophe...), des praticiens de la ville et de l’urbanisme, d’autres de la participation citoyenne, d’autres encore des politiques publiques, un éditeur, un ou deux journalistes... Certains ont écrit dans chaque numéro ou presque, d’autres jamais ou peu. Tous ont apporté leur savoir et leur regard – sans oublier leur carnet d’adresses – à ce patient édifice que constituait chaque dossier. Quelques-uns nous avaient rejoint récemment, féminisant ce cénacle et le rajeunissant. Toutes et tous, ils ont permis à Place publique de vivre, d’écouter battre le coeur de Nantes et de Saint-Nazaire. Qu’ils en soient remerciés.<br /> Place publique Nantes/Saint-Nazaire cesse sa parution. Mémoire et Débats souhaite mettre à disposition les archives de la revue sur un site webâ: ce travail de création d’un nouveau site a occupé nos derniers mois, mais les moyens requis n’ont pu être réunis à ce jour. L’association ne disparaît pas et entend bien transmettre ce patrimoine accumulé au fil de dix-sept années.<br /> Un dernier motâ: un grand merci à celles et à ceux qui nous ont lu.<br /><br /> F. R.