FORMES CACHEES, LA VILLE

Cet essai invite à une réflexion sur les propriétés formelles du monde sensible issu de l'organisation de notre environnement naturel et construit : l'architecture, la ville, et leur milieu. Les formes de la ville s'inscrivent dans des sites selon des règles, des croyances, des techniques, des pratiques sociales qui, pour être millénaires, n'en possèdent pas moins une complexité dont nous commençons juste à entrevoir les termes. Cette réflexion se fonde sur l'intuition que le sentiment de crise, actuel, résulte de l'interprétation gauchie d'un état de fait, ordinaire au regard de l'histoire mais surévalué aujourd'hui. Nous avons oublié que les formes de l'architecture et de la ville sont à la fois les traces de la volonté d'ouvrage qui les a ordonnées, et celles d'un milieu physique qui, par états successifs, s'est modifié sans que l'homme intervienne. La morphologie complexe qui résulte des interactions entre le naturel et le construit n'a pas fait l'objet de la moindre hypothèse sur des lois qui éclaireraient sa morphogenèse, ses formes cachées, l'organisation de l'espace étant attribuée à la seule volonté des hommes. Il nous faut revoir aujourd'hui un certain nombre de ces questions.

Cet ouvrage est un essai sur la mutation culturelle nécessaire à l'évolution de l'architecture, de la cité et des formes sociales, aujourd'hui en pleine crise matérielle et désarroi philosophique.

Architecte, urbaniste, enseigne à la faculté de l'ENAC (EPFL), au laboratoire du projet urbain, territorial et architectural et à l'Ecole d'Architecture de Paris-Belleville.