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Les Hommes sans Épaules n°54, Dossier : Tchicaya U TAM’SI, le poète écorché du fleuve Congo
Sans Epaules - EAN : 9782912093769
Édition papier
EAN : 9782912093769
Paru le : 27 sept. 2022
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- EAN13 : 9782912093769
- Editeur : Sans Epaules
- Date Parution : 27 sept. 2022
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 354
- Format : H:205 mm L:130 mm E:28 mm
- Poids : 390gr
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Résumé :
Sommaire du numéro :
Éditorial : À propos de la « race », par René DEPESTRE.
Ainsi furent les Wah 1 : Poèmes de Yvan GOLL, David DIOP, Lamine DIAKHATE, Christopher OKIGBO, Jean-Baptiste TATI-LOUTARD, Marc ROMBAUT, Breyten BREYTENBACH, Yambo OUOLOGUEM, Valentin-Yves MUDIMBE, Amadou Lamine SALL.
Une Voix, une Œuvre 1 : Léopold Sédar SENGHOR, le poète-Sénégal du fleuve universel, par Christophe DAUPHIN, avec des textes de Aimé CESAIRE, NIMROD, Poèmes de Léopold Sédar SENGHOR.
Dossier : Tchicaya U TAM’SI, le poète écorché du fleuve Congo… , par Christophe DAUPHIN, avec des textes de Patrice LUMUMBA, Aimé CESAIRE, Jean BRETON, Poèmes de Tchicaya U TAM'SI.
Une Voix, une Œuvre 2 : Madagascar, la poésie : RABEMANANJARA !, par Christophe DAUPHIN, Poèmes de Joseph RABEARIVELO, Jacques RABEMANANJARA.
Vers les terres libres : Lyrismes en partage : Cinq poètes de la Francophonie des peuples, par Christophe DAUPHIN, Poèmes de NIMROD, Abdourahman A. WABERI, Alain MABANCKOU, Jean-Luc RAHARIMANANA, Patrice NGANANG.
Ainsi furent les Wah 2 : Poèmes de NIMROD, Alain PIOLOT, Pierre MAUBE, Anne BARBUSSE, Alexandre BONNET-TERRILE, Warsan SHIRE, Kouam TAWA.
Les pages des Hommes sans Épaules : Poèmes de Alain BRETON, Christophe DAUPHIN, Paul FARELLIER.
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Biographie :
TCHICAYA U TAM’SI, LE POÈTE ÉCORCHÉ DU FLEUVE CONGO (extrait)
par Christophe DAUPHIN
Gérald-Félix Tchicaya dit Tchicaya U Tam’si, a vécu la majeure partie de sa vie en France (quarante ans), mais avec le Congo au ventre. Il est à mes yeux, mais pas seulement, le père fondateur de la littérature congolaise, l’un des deux plus grands poètes africains du XXe siècle. Nous parlons de deux grands poètes tout court, magnifiques, sublimes et universels. Le premier, Tchicaya, Congolais, né en 1931, est un Vili (peuple bantou d’Afrique centrale, établi en République du Congo dans deux départements, Kouilou et Pointe Noire, et également à Brazzaville).
Le deuxième, Sénégalais, né en 1906, appartient à l’aristocratie sérère (peuple d’Afrique de l’Ouest, surtout présent au centre-ouest du Sénégal, qui forme, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls). Ces poètes sont tous les deux chrétiens. Tchicaya est le poète de la déchirure de l’identité et du pays (« De même que mes aînés rêvaient de Négritude, je m’enchantais du Congo… Ma passion est d’abord congolaise… »).
Le poète-président Léopold Sédar Senghor est, lui, le poète-combattant, chantre de la Négritude et de la civilisation de l’universel. Et je me souviens, durant nos rencontres chez lui, dans les années 90, de l’évocation grave et émue de Tchicaya, disparu en 1988, par Léopold Sédar Senghor, qui ne fit pas mystère de l’admiration qu’il nourrissait pour son jeune cadet. Césaire, qui était présent, acquiesça. Senghor décrit ainsi Gérald, en 1962 : « Tchicaya est un Bantou : petit, mais solide, timide et têtu, sauvage dans la brousse de sa moustache, mais tendre ; pour tout dire, homme de rêve et de passion. » L’admiration de Léopold était complexe, matinée de contrariété, de regret et de nostalgie.
Car, Tchicaya, bien que nourrissant un profond respect pour Senghor, père littéraire, et son œuvre (il lui dédia ses pièces de théâtre, Le Zulu suivi de Vwène le Fondateur, 1977), ne fut pas un « disciple », mais un « fils » révolté : « Senghor est un homme que j’estime beaucoup, mais je le plains car il s’est trompé tout le temps. Il a voulu que Dakar devienne l’Athènes de l’Afrique noire, un peu comme un maître de l’ancien temps qui voudrait que tout le monde soit fort en thème. Et qu’est-ce qu’être fort en thème, si ce n’est être académique ? ». De même, en 1983, lorsque l’élection de Léopold Sédar Senghor à l’Académie française, suscite des commentaires désobligeants (le journaliste et romancier Bernard Franck insinuant, par exemple, que Charles Trenet était plus méritant que le Sénégalais) ; Tchicaya prend spontanément sa défense et Léopold y fut très sensible...