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ESPACE ART ACTUEL N 127 - SORTIR
EAN : 9782923434575
Édition papier
EAN : 9782923434575
Paru le : 1 mars 2021
10,00 €
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- EAN13 : 9782923434575
- Réf. éditeur : 2923434575
- Date Parution : 1 mars 2021
- Disponibilite : Epuisé
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 128
- Format : 0.00 x 21.90 x 27.80 cm
- Poids : 390gr
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Résumé :
Avec le déboulonnement de plusieurs monuments de personnalités controversées, les réclamations pour le changement de nom de rues ou de lieux publics ainsi que les protestations pour une juste reconnaissance des groupes minoritaires, l'espace public, associé à la démocratisation des échanges entre les citoyen.ne.s, est en processus de profondes modifications, voire de re-territorialisation, depuis quelques années. Ayant pris racine en Europe au 18e siècle, la notion d'espace public est intimement liée à la démocratie et correspond – notamment, à travers la presse écrite – à la libre circulation des idées. Au nom de la transparence de l'information, l'espace public entretient la possibilité d'émettre des opinions divergentes. Il promeut la liberté de s'exprimer et de manifester. Sur le plan artistique, avec entre autres la sculpture, il a surtout favorisé un art public représentant une vision de l'histoire dominante, laquelle incarne principalement la société bourgeoise, nouvelle figure du pouvoir désormais libéral.
Quel que soit le régime politique, la sphère publique a toujours été enrichie de monuments célébrant le pouvoir triomphant. Mais selon les principes démocratiques, l'espace public admet le dissensus lorsqu'il s'expose pacifiquement. Ce n'est toutefois pas toujours le cas. Tout récemment, la statue de John A. Macdonald, érigée en 1895 au cœur de la Place du Canada, à Montréal, fut l'objet d'un groupe d'activistes qui s'en est pris à la statue du cofondateur de la fédération canadienne. La sculpture de cet avocat, instigateur des pensionnats et des réserves pour Autochtones, premier à devenir premier ministre du Canada, a souvent été la cible de protestataires pour qui Macdonald symbolise le mépris pour les communautés autochtones, métisses et canadiennes-françaises. Produite par le sculpteur britannique George Edward Wade (1853-1933), cette statue, maintenant sous la responsabilité du Bureau d'art public de Montréal, se trouve remisée, le temps d'évaluer la place qu'elle occupera dans la future histoire du pays. Mais pour ce faire, il importe de reconsidérer l'idéal démocratique de l'espace public et, comme le rappelait la philosophe Hannah Arendt (1906-1975), de miser sur l'élaboration d'un monde commun qui n'exclut pas la pluralité d'un peuple composé d'individus différents et engagés à construire une société plus juste.
En relatant l'histoire de la fondation de Montréal, le réalisateur François Girard évoque, dans le film Hochelaga, terre des âmes (2017), un aspect important de cette recomposition de l'espace public. Un affaissement de terrain au Stade Percival-Molson offre l'occasion de fouilles archéologiques permettant de confirmer les origines de la future métropole québécoise : celles d'une ville qui a pris place sur une île habitée par des populations autochtones. Comme cela est le cas pour plusieurs villes canadiennes, Montréal s'est implantée sur un territoire non cédé. Aussi, lorsque cette réalité se transpose dans le domai