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La Pointe Courte
Dans La Boite - EAN : 9791091933117
Édition papier
EAN : 9791091933117
Paru le : 31 déc. 2099
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- EAN13 : 9791091933117
- Editeur : Dans La Boite
- Date Parution : 31 déc. 2099
- Disponibilite : Pas encore paru
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 144
- Format : H:230 mm L:170 mm E:19 mm
- Poids : 368gr
-
Résumé :
La Pointe. Agnès Varda en a fait un film. Aujourd’hui on parlerait d’un documentaire fiction. A
travers le fil conducteur d’une histoire d’amour, elle a voulu montrer ce qui avait fait son bonheur
dans ce quartier de Sète. Le succès du film l’a trahie, il a fait de la Pointe Courte une sorte de mythe.
Elle qui voulait raconter le quotidien laborieux et les fêtes joyeuses de vrais gens, dans toute leur
authenticité, leur sincérité, leur naturel, a été malgré elle à l’origine d’un autre regard sur la Pointe
Courte de Sète. On vient maintenant la visiter comme le vestige pittoresque d’une civilisation perdue.
Et les vacanciers qui en font le tour en un quart d’heure n’y voient qu’un hameau bordé de barques,
parcouru de chats, parsemé de plantes et fleurs, et ponctué de bric-à-brac insolites.
Depuis des années, j’ai fait beaucoup de photos de la Pointe, d’abord en noir et blanc, maintenant
en couleurs, mais toujours au hasard d’une rencontre, d’une scène, d’un éclairage, d’un ressenti.
J’aimerais qu’on y voie, non pas un mythe ni une série de cartes postales, mais juste un des plus
beaux quartiers de Sète – et c’est déjà beaucoup – qui vit, qui bouge au rythme de la ville, tout en se
préservant, et qui a réussi à conserver ses valeurs, ses habitudes et ses traditions. La modernité, les
Pointus s’en sont servis à leur avantage tout en l’empêchant de bouleverser leur vie.
Leur solidarité et leur convivialité avaient ému Agnès Varda, elle les a retrouvées intactes plus de
cinquante ans après. J’ai eu la chance de me lier avec elle, elle était devenue une vieille dame incroyablement
moderne, et elle ne s’y est pas trompée : elle a constaté que si les choses et les gens
avaient tout naturellement changé, l’essentiel était resté.
Ici, il y a bien sûr les touristes de passage, mais il y a aussi les fidèles, ceux qui sont de Sète ou
d’ailleurs, qui y prennent leurs habitudes ou leur inspiration, qui viennent respirer un bol de plaisir
de vivre et qui parfois, comme moi s’y installent. Et qu’on ne me dise pas que les Pointus sont fermés
aux étrangers, ils adoptent facilement les nouveaux venus, à condition qu’ils soient… adoptables !
Que ces photos où j’essaie de rendre hommage aux couleurs, aux lumières, et à la vie de la Pointe
Courte soient aussi un immense remerciement aux Pointus, pour leur accueil et pour les amitiés que
j’ai tissées ici, avec eux ou avec des amoureux de ce quartier singulier. Jean-Loup Gautreau