À BÂTONS ROMPUS - ÊTRE N'EST PAS QUE NAÎTRE

Passe Du Vent - EAN : 9782845623323
CUVILLIEZ CHRISTIAN
Édition papier

EAN : 9782845623323

Paru le : 28 janv. 2019

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  • EAN13 : 9782845623323
  • Réf. éditeur : ABATONSROMPU
  • Collection : RECITS
  • Editeur : Passe Du Vent
  • Date Parution : 28 janv. 2019
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 248
  • Format : H:205 mm L:140 mm E:18 mm
  • Poids : 304gr
  • Résumé : Le livre (extrait) :

    Je suis l’enfant de l’évasion.
    Mon père, André Cuvilliez, avait été mobilisé en 1939 en même temps que son copain Eugène Toulotte. Tous deux étaient dans la cavalerie, leur régiment s’était replié en Bretagne, ils ont été faits prisonniers de guerre et « embarqués » pour aller en Allemagne. Grâce à la complicité d’un cheminot qui avait ouvert les loquets à l’extérieur du wagon, ils ont sauté du train avant d’arriver à Alençon. Ils ont probablement fait la rencontre de résistants qui les ont emmenés dans une ferme où ils ont échangé leurs vêtements militaires contre des vêtements civils et ils sont remontés à pied en se cachant, jusqu’à Fécamp pour mon père et jusqu’à Lille pour Eugène Toulotte. Cet événement marqua le début d’une amitié qui durera toute leur vie.
    Neuf mois après le retour du père, je naissais, le 25 septembre 1941. J’arrivais après une petite fille, décédée tout bébé. Je suis de ce fait l’aîné de la fratrie : après moi viennent Gisèle, les jumelles Anne-Marie et Marie-Josée, Bernadette, Hubert (né deux ans avant ma fille Joëlle) et William (né après mon fils Christophe, neveu plus âgé que son oncle).
    Peu de temps après son évasion et son retour à Fécamp, mon père a été réquisitionné par l’organisation Todt pour participer comme terrassier à la construction du mur de l’Atlantique. Il exercera de nombreux métiers au cours de sa vie : maître-nageur, cordonnier, réparateur de sièges en rotin – il a même élevé des serins. Quand il allait à la salle d’entraînement de boxe qui se trouvait derrière l’hôtel Miramar, il m’emmenait parfois avec lui en me portant sur ses épaules.


    4e de couverture

    Nombreux sont ceux avec lesquels j’ai fait un bout de chemin, ceux auxquels je dois d’être devenu ce que je suis devenu, ceux qui nous ont soutenus quand nous étions – ma famille politique et mon cercle familial – voués aux gémonies. Et qui se sont réjouis quand la barque a été remise à flot. Je n’oublie pas qu’ils étaient des milliers à s’être cotisés pour payer la rançon. Ceux de la CGT et ceux du Parti. Mais aussi tout simplement ceux qui, au regard des missions accomplies, des idéaux proclamés, s’indignaient des sanctions imméritées. William, Gilbert et moi, nous nous estimions militants victimes de la lutte des classes. Et d’autres considéraient que nous étions simplement les boucs émissaires d’une cabale politico-judiciaire. Égrener des noms pour les perpétuer dans le souvenir, c’est aussi faire réapparaître des visages, des sourires et des larmes, le vivre-ensemble, l’humain d’abord.
  • Biographie : Le livre (extrait) :

    Je suis l’enfant de l’évasion.
    Mon père, André Cuvilliez, avait été mobilisé en 1939 en même temps que son copain Eugène Toulotte. Tous deux étaient dans la cavalerie, leur régiment s’était replié en Bretagne, ils ont été faits prisonniers de guerre et « embarqués » pour aller en Allemagne. Grâce à la complicité d’un cheminot qui avait ouvert les loquets à l’extérieur du wagon, ils ont sauté du train avant d’arriver à Alençon. Ils ont probablement fait la rencontre de résistants qui les ont emmenés dans une ferme où ils ont échangé leurs vêtements militaires contre des vêtements civils et ils sont remontés à pied en se cachant, jusqu’à Fécamp pour mon père et jusqu’à Lille pour Eugène Toulotte. Cet événement marqua le début d’une amitié qui durera toute leur vie.
    Neuf mois après le retour du père, je naissais, le 25 septembre 1941. J’arrivais après une petite fille, décédée tout bébé. Je suis de ce fait l’aîné de la fratrie : après moi viennent Gisèle, les jumelles Anne-Marie et Marie-Josée, Bernadette, Hubert (né deux ans avant ma fille Joëlle) et William (né après mon fils Christophe, neveu plus âgé que son oncle).
    Peu de temps après son évasion et son retour à Fécamp, mon père a été réquisitionné par l’organisation Todt pour participer comme terrassier à la construction du mur de l’Atlantique. Il exercera de nombreux métiers au cours de sa vie : maître-nageur, cordonnier, réparateur de sièges en rotin – il a même élevé des serins. Quand il allait à la salle d’entraînement de boxe qui se trouvait derrière l’hôtel Miramar, il m’emmenait parfois avec lui en me portant sur ses épaules.


    4e de couverture

    Nombreux sont ceux avec lesquels j’ai fait un bout de chemin, ceux auxquels je dois d’être devenu ce que je suis devenu, ceux qui nous ont soutenus quand nous étions – ma famille politique et mon cercle familial – voués aux gémonies. Et qui se sont réjouis quand la barque a été remise à flot. Je n’oublie pas qu’ils étaient des milliers à s’être cotisés pour payer la rançon. Ceux de la CGT et ceux du Parti. Mais aussi tout simplement ceux qui, au regard des missions accomplies, des idéaux proclamés, s’indignaient des sanctions imméritées. William, Gilbert et moi, nous nous estimions militants victimes de la lutte des classes. Et d’autres considéraient que nous étions simplement les boucs émissaires d’une cabale politico-judiciaire. Égrener des noms pour les perpétuer dans le souvenir, c’est aussi faire réapparaître des visages, des sourires et des larmes, le vivre-ensemble, l’humain d’abord.
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