Au premier sang

Une histoire pas comme les autres... Une romancière pas comme les autres...

À treize ans, Marion écrit non seulement des histoires abominables où des tueurs terrifiants égorgent et éventrent leurs victimes avec allégresse, mais elle peint également des tableaux où le sang gicle à profusion. Pour les parents de Marion, les créations sanguinolentes de leur fille sont à la fois un sujet d'inquiétude et un motif de fierté. Il est rare de rencontrer une enfant aussi surdouée, mais ils aimeraient que ses talents s'expriment dans un registre plus aimable. Ils ont au demeurant d'autres sujets de préoccupation. Ils sont en train de se séparer et, même si cette rupture se fait d'un commun accord, elle reste compliquée et douloureuse. Claire, la mère, a assumé tardivement son homosexualité et Tom, le père, très perturbé par cette nouvelle, cherche à se consoler dans les bras d'une très jeune femme avec qui il veut se remarier. Mathématiciens de haut niveau, ils ont organisé ce divorce en gens civilisés et, pour régler les problèmes financiers, ils s'apprêtent à vendre la maison de Claire, où ils ont toujours vécu. Comment annoncer une telle nouvelle à leurs enfants, aux jumeaux, les petits derniers, et surtout à Marion, la sœur aînée, dont les réactions sont imprévisibles ? Ils ont tort de se poser ce genre de questions car Marion sait tout. Elle a vu sa mère dans les bras de son amante et elle en a éprouvé une émotion considérable. Elle n'ignore pas que son père veut se remarier et elle sait surtout qu'ils veulent vendre la maison. Mais elle est bien décidée à bouleverser tous ces beaux projets. Jamais elle ne quittera cette maison où elle est née. Il faut se méfier terriblement des petites filles surdouées, jalouses et amoureuses de leurs mères. Avec un culot incroyable, Marion va demander audience au juge et le convaincre de considérer sa proposition tout à fait originale et pourtant tout à fait logique. Pourquoi Marion et ses frères devraient-ils déménager et aller d'un appartement à l'autre alors que ce sont leurs parents qui ont provoqué cette situation ? Ne serait-il pas beaucoup plus logique qu'ils demeurent dans cette maison où ils ont toujours vécu et que ce soit leurs parents qui, chacun leur tour, viennent y habiter avec eux une semaine sur deux ?