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BILLETS DU SOIR
EAN : 9791041814558
Édition papier
EAN : 9791041814558
Paru le : 12 juil. 2023
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- EAN13 : 9791041814558
- Réf. éditeur : 290244
- Date Parution : 12 juil. 2023
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 62
- Format : H:220 mm L:170 mm E:4 mm
- Poids : 114gr
- Résumé : La musique, ce soir, berce comme une vague mourante. Elle est si douce qu'elle se fond dans l'air et se dilue dans le silence. Note à note s'égrène la mélodie, comme la fleur s'effeuille pétale à pétale, sans bruit. Et l'harmonie flotte, poussière de sons, dans l'atmosphère paisible... La musique est douce, douce... L'ombre en est tranquillisée, le coeur saisi. Presque rien pour l'oreille, tout pour l'âme. Je ne sais quoi dans l'heure endormie la subtilise, l'évapore. Elle semble venir de très loin, peut-être du fond de mon passé, comme une brise qui aurait fait le tour de la terre ; et je ne sais si la chanson est en-dedans ou en-dehors de moi, tant elle est douce, douce, douce... Et cependant, elle est forte comme une puissance céleste, puisqu'elle bouleverse mon être et fait pleurer mes yeux. Je l'entends à peine, mais elle exulte en moi, tel qu'un orgue au matin de Pâques, tel qu'un orchestre innombrable, tel qu'un carillon triomphal ! Sa douceur formidable enivre mon cerveau, comme pas un vin de France ou d'Italie. Pourtant, je ne perçois qu'un peu de bruit qui palpite, - le battement de mon coeur, peut-être - tant elle est douce, douce, douce...
- Biographie : Albert Lozeau est l'aîné d'une famille de 11 enfants, dont 7 survivront à la petite enfance. Son père poursuit une carrière honorable de fonctionnaire à la Cour supérieure. Lozeau, immobilisé par la maladie, passera à peu près toute son existence, soigné par sa mère, dans le village de Saint-Jean-Baptiste, au nord du square Saint-Louis (maintenant au coeur de Montréal), là où ses parents se sont installés peu après leur mariage, en 1877. Lozeau entre à l'académie Saint-Jean-Baptiste, à Montréal, en 1886. En 1892, se manifestent les premières atteintes de la maladie qui marquera sa vie : progressivement, il se retrouve paralysé par le mal de Pott, soit l'arthrite tuberculeuse de la colonne vertébrale. De 1896 à 1904, il est confiné à son lit, recroquevillé par la maladie. C'est ainsi qu'il écrira ses premiers poèmes, sur une planchette posée sur ses genoux : « Je suis resté neuf ans les pieds à la même hauteur que la tête : ça m'a enseigné l'humilité. J'ai rimé pour tuer le temps, qui me tuait par revanche », écrira-t-il dans une lettre citée dans la préface de son premier recueil.