Cahiers Du Cinema N°733 Cannes Mai 2017

Cahiers Cinema - EAN : 9782866429973
COLLECTIF
Édition papier

EAN : 9782866429973

Paru le : 1 mai 2017

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  • EAN13 : 9782866429973
  • Réf. éditeur : 978286642997
  • Editeur : Cahiers Cinema
  • Date Parution : 1 mai 2017
  • Disponibilite : Manque sans date
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 110
  • Format : H:270 mm L:200 mm E:5 mm
  • Poids : 278gr
  • Résumé : Les années se suivent et ne se ressemblent pas?: en 2015, la compétition cannoise souffrait d'une surreprésentation de produits d'auteur sans âme?; en 2016 au contraire, elle impressionnait?-?de Maren Ade à Verhoeven, de Dolan à Almodóvar ou Refn, presque tous les films de l'année y étaient. Il y a une part de hasard (Verhoeven ne fait pas un film tous les ans) mais aussi des décisions cruciales?: il suffit de deux ou trois films pour faire basculer entièrement la perception qu'on peut avoir d'une sélection. Maren Ade et Mendonça Filho auraient été absents, ou même relégués à Un certain regard, ce n'était plus la même chose. C'est ainsi que cette année, on a la joie de découvrir en compétition le nouveau film des frères Safdie, alors que leur précédent, Mad Love in New York, avait mis des mois à sortir dans l'indifférence quasi générale. Seul Cannes a ainsi le pouvoir de faire débouler des cinéastes. Cannes change des vies. Et dans un contexte où il est si difficile de faire des films, cette assomption de l'auteur est très précieuse. Ce ne sont pas toujours les bonnes raisons qui font basculer dans la compétition (besoin de représentation féminine, présence d'une star...) mais qu'importe. Seul compte le résultat et la confiance dont fait preuve le festival en poussant sur le tapis rouge des nouveaux venus. Quand on voit le triomphe fait à Toni Erdmann, film allemand avec des acteurs inconnus, ou le retentissement au Brésil d'Aquarius, on mesure que la responsabilité est grande. Il faut oser mettre en Lumière, mettre dans l'amphithéâtre Lumière. Car c'est aussi la tonalité du festival qui s'en trouve changée et du coup, tout le cinéma d'auteur?: oubliés les petits calculs opportunistes et misanthropes, soudain des films d'amour et de révolte emportent tout. La responsabilité sur le cinéma français est particulière, la plupart des films s'alignant pour terminer à temps dans un embouteillage monstre. Il est important que le festival reste la vitrine des auteurs français et défende une idée française du cinéma, même si son hyper-visibilité déroute avec tout de même trois ouvertures?: Desplechin (Officielle), Denis (Quinzaine), Amalric (Un certain regard). La Quinzaine n'a pas eu d'état d'âme et a fait le plein d'auteurs?: Denis, Dumont, Garrel. Mais a-t-elle le choix?? Quand on voit comment Berlin s'est ridiculisé en refusant L'Amant d'un jour, heureusement que Cannes est là. Et faudrait-il laisser Jeannette à Venise, alors qu'on se demande comment le cinéaste le plus fou du moment n'a pas les honneurs de la compétition après Ma Loute?? Résultat, la découverte est souvent déportée vers les autres sections?: c'est la Semaine de la critique qui a découvert Grave de Julia Ducournau l'an passé. Mais la nouveauté de cette année est la concurrence entre les médias. L'annonce de la sélection a suscité des interrogations. L'événement cardinal du retour de Twin Peaks a été timidement annoncé, noyé après l'annonce de la saison 2 de Top of the Lake. Et pourquoi deux épisodes alors que quatre avaient été datés le 21 mai depuis longtemps par Showtime?? Seront-ils montrés en même temps que leur diffusion?? Encore plus incertain, le statut de deux films de la compétition produit par Netflix et d'abord prévus en exclusivité sur la plateforme VOD?: Okja de Bong Joon-ho et The Meyerowitz Stories de Noah Baumbach sortiront-ils en salle?? Sinon ce serait une première que Cannes montre deux téléfilms (ou doit-on dire des netfilms??). S'ils sortaient en salle, se plieront-ils à la chronologie des médias?? Netflix répond en novlangue?: «Nous réfléchissons à la possibilité de distribuer ces deux oeuvres dans des salles de cinéma françaises pour une durée limitée, en même temps que leur sortie sur notre service, tout en respectant la chronologie des médias.» Ce qui ne veut rien dire sinon un passage en force, et on connaît le refrain inepte et à la mode du «en même temps». Quand on sait aussi la bataille entre Lille et Cannes pour s'offrir un festival de séries, on voit quelles forces sont désormais en présence. Que le festival soit le lieu névralgique de ces questions est inévitable. Il faut bien vivre avec son temps. Et on peut le dire, Cannes fête crânement son 70ème anniversaire puisqu'il reste le festival le plus convoité du monde.?
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