Carnaval

Symetrie - EAN : 9790231807387
SACRE GUY
Édition papier

EAN : 9790231807387

Paru le : 19 déc. 2013

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  • EAN13 : 9790231807387
  • Réf. éditeur : SYM-0738-7
  • Editeur : Symetrie
  • Date Parution : 19 déc. 2013
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 29
  • Format : H:297 mm L:210 mm E:3 mm
  • Poids : 110gr
  • Résumé : L’essentiel de ce cahier date de 1994, mais quelques pièces remontent à 1983, un ancien projet d’­Hommage à Watteau, l’idée d’un carnaval à la française, rede­vable autant à ce peintre qu’à la poésie de Verlaine, sans oublier le Couperin du 13e Ordre. Je ne sais si je me souciais réellement de « l’éternel Clitandre » ; ces ­colloques amoureux dans ces décors de fêtes ­galantes, s’ils me sont toujours chers, l’ont d’abord été en tant qu’objets de discours, – allumeurs de querelles et beaux paradoxes, sujets à débats ou récitations.

    Je n’y songeais pas à l’époque, mais aujourd’hui j’­imagine que c’est à Schumann, qui dans son Carnaval invite Chopin et Paganini, que j’ai repris l’idée d’­hommages à divers compositeurs, en filigrane de quelques pièces. On verra qu’il ne s’agit pas de pastiches, à peine de clins d’œil, et je ne dérobe à leur habit qu’un nœud de cravate, ou une boucle de ceinture. Mais c’est assez pour les joindre à cette troupe qui bringuebale entre l’humour et le sérieux.

    Le sérieux, oui. Nul ne prétendra qu’un carnaval ne soit que burlesque, et celui de Couperin finit dans le désespoir. Certains morceaux, et certains titres, auront l’air ici de donner dans la satire. Satire de quoi, d’ailleurs, comme écrit Gide au début de Paludes (Gide à qui j’emprunte la délectable orthographe du mot « miglionnaire »). Mais dans un carnaval on se déguise ; sous des dehors cocasses, l’être le plus impropre à la vie de société se fortifie et entre dans la danse. Il y a dans toute scène carnavalesque un grain d’ironie qui m’a permis cet air d’apparent détachement : l’ironie, c’est la distance, autant que l’interrogation. J’ai çà et là joué son jeu ; mais, si ce n’est qu’elle est forcément plus impudique, la mélancolie m’aurait suffi : celle des Dormeurs, des Promeneurs sentimentaux ; et, avec Gilles et L’Indifférent, l’éternelle image du double, que dans ­l’ombre de ma musique et moins exposés, mes vers et mes proses n’ont jamais cessé d’approfondir.

    Guy Sacre
  • Biographie : Compositeur français, né en 1948, Guy Sacre n’appartient à aucune école et ne suit aucune mode. Son attachement indéfectible à la tonalité ne lui enlève ni sa liberté, ni sa désinvolture, aiguisé qu’il est par son goût pour la bitonalité et les échelles modales. Sa musique, d’une grande économie de temps et d’espace, joue sur le paradoxe entre un mélodisme simple, apparenté à l’univers de la comptine, et une écriture harmonique élaborée, inventive, éminemment personnelle.

    Les domaines de prédilection de cet amoureux de la petite forme sont le piano et la mélodie. Son catalogue pianistique comprend une vingtaine de partitions : du piano sans graisse et sans préoccupation virtuose, exalté pour son timbre, ses vibrations, son pouvoir de chanter (deux disques compacts Timpani, 1995 et 2009). Ses mélodies, à ce jour plus de cent vingt, convoquent des écrivains aussi différents que Verlaine, Apollinaire ou Supervielle, Claudel ou Tardieu, Max Jacob ou Jules Renard, Fargue, Schehadé ou Cocteau (auquel il a consacré un essai, Cocteau poète du sommeil). Poète lui-même, et récitant, Guy Sacre est attentif aux moindres inflexions du texte qu’il met en musique, s’efforçant de le recréer sans en dissiper l’émoi natif (deux disques compacts Timpani, 2000 et 2015). Dans l’un et l’autre domaine, il est fidèle à quelques thèmes : l’enfance, la mémoire, la joie fragile de l’instant, mais aussi l’exercice de la solitude et la pensée de la mort.

    Par ailleurs, déchiffreur impénitent et passionné, Guy Sacre a résumé sa connaissance intime du répertoire pianistique dans les 3 000 pages de La Musique de piano (Robert Laffont, collection Bouquins, 1998), devenu un ouvrage de référence.
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