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Cinq Poésies de Georges Schehadé
Symetrie - EAN : 9790231800227
Édition papier
EAN : 9790231800227
Paru le : 1 janv. 2015
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- EAN13 : 9790231800227
- Réf. éditeur : SYM-0022-7
- Editeur : Symetrie
- Date Parution : 1 janv. 2015
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 13
- Format : H:297 mm L:210 mm E:3 mm
- Poids : 65gr
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Résumé :
Mon goût pour Schehadé remonte à mon plus jeune âge. Une de mes tantes, au poète, servait de secrétaire, et nous lisions ensemble à voix haute (elle avec dévotion, moi dans le balbutiement) les chansonnettes des Violettes, qu’elle tapait à la machine au fond de longs après-midi soyeux. Je me souviens aussi que nous déclamions quelquefois la table des matières des Poésies, composée de leurs incipits, et que nous trouvions que le poème ainsi formé ne déparait pas les autres, et peut-être même qu’il les dépassait, en gratuité, en naïveté, innocent comme les oracles, à jamais indéchiffrable…
Ai-je voulu dire que ces textes – cette poignée de textes, car l’ensemble ne forme qu’un mince volume – ne sont que des actes gratuits ? On m’aura mal compris. Mais ils sont oraculaires, de toute évidence, ils imposent leur vérité désarmante, leur enfantine simplicité, sous les dehors du fantasque, de l’inattendu, parfois de l’énigme. L’enfant, d’ailleurs, et l’enfance y sont le tout pour le tout ; je n’ai presque pas forcé cet air de famille dans les « poésies » que j’ai choisies (Schehadé préférait ce mot, vieillot ou quelque peu provincial, à celui de « poèmes »), et qui suivent le même fil.
« D’abord derrière les roses il n’y a pas de singes : il y a un enfant » : tels sont les premiers mots du livre, et les premiers que par un accord immédiat j’ai voulu mettre en musique. Sans doute ne m’auraient-ils pas percé de la même flèche s’ils ne continuaient pas ainsi : « un enfant qui a les yeux tourmentés ». Ce tourment fait bon ménage avec le bonheur ; et mon premier cahier ne veut rien exprimer d’autre que cette certitude des jours heureux, à jamais enfuis. Si le second est plus grave, et presque sombre, c’est qu’aux images d’une enfance bénie viennent se mêler celles de l’exil, et qu’à dix années de distance (une éternité !) la plume tremble autant que le cœur, lequel ne cessera plus, désormais, de compter les années à rebours…
Je veux redire ici, par précaution, et plus fort encore, ce que je disais à propos de mes cahiers d’Éventails d’après Claudel : les cycles doivent garder leur intégrité, et l’on se gardera de mélanger des mélodies d’époque – et de nature – différente.
Guy Sacre
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Biographie :
Compositeur français, né en 1948, Guy Sacre n’appartient à aucune école et ne suit aucune mode. Son attachement indéfectible à la tonalité ne lui enlève ni sa liberté, ni sa désinvolture, aiguisé qu’il est par son goût pour la bitonalité et les échelles modales. Sa musique, d’une grande économie de temps et d’espace, joue sur le paradoxe entre un mélodisme simple, apparenté à l’univers de la comptine, et une écriture harmonique élaborée, inventive, éminemment personnelle.
Les domaines de prédilection de cet amoureux de la petite forme sont le piano et la mélodie. Son catalogue pianistique comprend une vingtaine de partitions : du piano sans graisse et sans préoccupation virtuose, exalté pour son timbre, ses vibrations, son pouvoir de chanter (deux disques compacts Timpani, 1995 et 2009). Ses mélodies, à ce jour plus de cent vingt, convoquent des écrivains aussi différents que Verlaine, Apollinaire ou Supervielle, Claudel ou Tardieu, Max Jacob ou Jules Renard, Fargue, Schehadé ou Cocteau (auquel il a consacré un essai, Cocteau poète du sommeil). Poète lui-même, et récitant, Guy Sacre est attentif aux moindres inflexions du texte qu’il met en musique, s’efforçant de le recréer sans en dissiper l’émoi natif (deux disques compacts Timpani, 2000 et 2015). Dans l’un et l’autre domaine, il est fidèle à quelques thèmes : l’enfance, la mémoire, la joie fragile de l’instant, mais aussi l’exercice de la solitude et la pensée de la mort.
Par ailleurs, déchiffreur impénitent et passionné, Guy Sacre a résumé sa connaissance intime du répertoire pianistique dans les 3 000 pages de La Musique de piano (Robert Laffont, collection Bouquins, 1998), devenu un ouvrage de référence.