Die chinesische Flöte op.29 – Tanz-Suite op. 30

Kmi Forum Voix - EAN : 3770000274035
TOCH ERNST
Édition papier

EAN : 3770000274035

Paru le : 11 déc. 2013

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  • EAN13 : 3770000274035
  • Réf. éditeur : KMI-03
  • Editeur : Kmi Forum Voix
  • Date Parution : 11 déc. 2013
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : M
  • Nombre de pages : 15
  • Format : H:125 mm L:139 mm E:7 mm
  • Poids : 65gr
  • Résumé : L’instrumentation des œuvres faisant l’objet du présent enregistrement est un des exemples manifestes de l’inventivité dont fait preuve Toch. La Flûte chinoise op. 29, composée en 1922 pour quatorze instruments solistes et soprano, sur la traduction éponyme publiée en 1907 par Hans Bethge de poèmes chinois du xiie au viie siècle avant notre ère. Ces mêmes traductions inspirèrent dans la première moitié du xxe siècle environ 180 compositeurs, à commencer par Le Chant de la Terre de Gustav Mahler, en passant par Arnold Schoenberg, Anton Webern, Walter Braunfels, Karol Szymanowsky, voire Pavel Haas à Terezin.

    Bethge expliquait à propos de ses traductions qu’il « ne s’agissait pas de transposer un poème mot à mot, mais d’en faire renaître dans une langue étrangère l’esprit, le style et la mélodie ». On pourrait définir de la même manière l’approche de Toch lorsqu’il met en musique les trois textes sur lesquels son choix s’est arrêté : point de chinoiserie ou d’orientalisme factice, mais le souci de restituer une atmosphère suggérée par l’apparente simplicité des poèmes. La voix est souvent a cappella, les instruments qui l’accompagnent raréfiés – sauf dans le poème Le Rat d’après Sao-Han, ou le tutti d’ensemble accompagne la furie qui se dégage du texte – les percussions jouent un rôle coloristique prépondérant.

    La même inventivité instrumentale – flûte/piccolo, clarinette, violon, alto, contrebasse et percussions – de la Suite de danses op. 30, composée un an après La Flûte chinoise, nous rappelle combien la création artistique de la République de Weimar était placée sous le signe de l’expérimentation. L’œuvre accompagne le poème dansé La Forêt de Frieda Ursula Back, élève de Mary Wigman, et professeur de danse contemporaine au conservatoire de Mannheim où Toch enseignait lui-même depuis 1912. Toch écrit une partition répondant aux exigences d’un public mélomane et ouvert sur la modernité tout en étant accessible à des oreilles moins cultivées, où se mêlent les effets les plus immédiats – comme le montre l’indication « comme une musique de foire » dans le premier mouvement de la Suite, et l’atmosphère mystérieuse du sixième mouvement, obtenue par l’alternance du jeu sur le chevalet et sur la touche entre le violon et l’alto.

    Lors de l’Exposition sur la « musique dégénérée » organisée par la branche la plus radicale des nazis à Düsseldorf en mai 1938, un panneau présentait des photos déformées de Toch et Franz Schreker sous le titre « Deux plumitifs juifs », accompagnées de la logorrhée antisémite habituelle dans l’Allemagne de l’époque. Un prix Pulitzer en 1956 pour sa Troisième Symphonie ne suffira pas à rendre à Toch la place dans le monde de la musique que les années brunes lui avaient arrachée.
  • Biographie : À la fin de sa vie, Ernst Toch (1887-1964) se plaignait amèrement d’être « le plus oublié des compositeurs du xxe siècle ». Il est vrai que l’exil que lui imposa dès 1933 l’arrivée du nazisme au pouvoir porta un coup d’arrêt à l’élan qui le portait depuis ses plus jeunes années. Autodidacte, cet autrichien fut en effet un compositeur prodige : à l’âge de 17 ans, son catalogue ne comptait pas moins de sept quatuors à cordes. S’il avait commencé des études d’harmonie et de contrepoint à l’Académie de musique de Vienne – notamment avec Robert Fuchs – dès 1902, la mort de son père l’obligea à quitter cette institution, faute de moyens pour financer ses études.

    Ce n’est qu’en remportant en 1909, avec sa Symphonie de chambre, le prix Mozart pour jeunes compositeurs de la Ville de Francfort-sur-le-Main, consistant en une bourse pour étudier au conservatoire du docteur Hoch de cette ville, où il eut Paul Hindemith pour condisciple, qu’il put enfin recevoir une formation musicale complète.

    Les années vingt consacrent en Toch l’un des compositeurs d’avant–garde les plus créatifs. Ses œuvres sont présentées dans les festivals de musique contemporaine au côté de celles de Schoenberg, Webern, Berg, Hindemith, Bártok ou Stravinski. En 1927, son opéra de chambre La Princesse et le petit pois est joué au Festival de Baden-Baden parallèlement au Mahagonny Songspiel de Weill, Hin und Zurück de Hindemith, et L’Enlèvement d’Europe de Milhaud. Ses œuvres sont dirigées par les baguettes prestigieuses d’Erich Kleiber, Otto Klemperer, Hermann Scherchen, Wilhelm Steinberg ou Wilhelm Furtwängler. Son Concerto pour piano est créé par Walter Gieseking, qui le jouera régulièrement dans ses concerts en Allemagne et dans les capitales européennes, pour l’évacuer de son répertoire dès l’arrivée des nazis au pouvoir.

    Bien que totalement en phase avec son époque, le propos de Toch n’est pas de bouleverser les fondements de la musique occidentale comme Schoenberg et ses disciples le feront. Il n’en subira pas plus l’influence que celle de Gustav Mahler, ayant reçu sa formation musicale en Allemagne, ce qui fait de lui un compositeur autrichien totalement atypique, qui, dès le début des années vingt, comptera avec Hindemith – qu’il rejoint en 1922 au Festival de Donaueschingen – comme l’un des fondateurs de la Nouvelle Objectivité, forme allemande d’un néo-clacissisme se démarquant du post-romantisme mourant ou de la subjectivité expressionniste. Comme le signale Michael Haas, Toch est ainsi un « traditionnaliste moderne ».
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