Emir Kusturica

Avec seulement huit films à son actif, Kusturica a réussi à se faire aimer, autant pour ses images que pour sa musique, même s'il a la réputation d'être un géant barbu pas si tendre que ça. Un géant créateur d'images, inventeur d'un monde magique où résonnent les voix des femmes, et les orchestres des mariages et des enterrements. Un univers où Chagall et Fellini auraient rencontré les Gitans. Kusturica est devenu l'un des cinéastes les plus à ses idées et à ses engagement, à Cannes en mai 2005 et, plus récemment, en novembre 2005 en Argentine pour critiquer la politique américaine. Délibérément provocateur, poète, humaniste, inventeur d'un monde magique et décalé, il n'hésite pas à jouer avec la vie et les sentiments dans des films devenus depuis longtemps cultes : Papa est en voyage d'affaires (Palme d'Or à Cannes en 1985), Le Temps des Gitans (Prix de la mise en scène à Cannes en 1989), Arizona Dream, Underground (Palme d'Or à Cannes en 1995), La Vie est un miracle. Jean-Max Méjean a tenté de mieux cerner son oeuvre, film par film - y compris ceux en voie de réalisation, comme Promets-le moi et Maradona -, dans une perspective à la fois poétique, politique et sincère.

Jean-Max Méjean est docteur de troisième cycle en Littérature française, et docteur d'État en Sciences des textes et documents. Auteur de Fellini, un rêve, une vie, paru en 1997 aux Éditions du Cerf, collection 7^e art, il a également dirigé le n° 94 de CinémAction consacré à "Philosophie et cinéma" (janvier 2000) et les dossiers du n° 2 de Médiamorphoses (juillet 2001) sur le cinéma numérique et du n° 8 sur la presse people (septembre 2003). Il est également l'auteur d'un livre sur Woody Allen qui vient de paraître aux Éditions Gremese, dans cette même collection. Il collabore également à deux revues, Jeune Cinéma et Médiamorphoses. Il a écrit avec Françoise Onteniente un livre sur l'école, L'école au coeur, Allegro ma non troppo aux Éditions Lacour, paru en 2003.