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Exposée
Ecarts - EAN : 9782919121120
Édition papier
EAN : 9782919121120
Paru le : 9 juin 2013
20,00 €
18,96 €
Disponible
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- EAN13 : 9782919121120
- Réf. éditeur : 107
- Collection : FIL A FIL
- Editeur : Ecarts
- Date Parution : 9 juin 2013
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 162
- Format : H:205 mm L:145 mm E:13 mm
- Poids : 220gr
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Résumé :
Par Raphaëlle Pia
Le titre à plusieurs sens, « Exposée », annonce une histoire qui se déroule sur plus d’un registre.
L’argument principal ne manque pas d’originalité. Au cours d’un dîner mondain un marchand d’art connu prend la parole et se pare de l’importance fantasmée par le personnage principal, femme et peintre. Une rencontre entre eux finit par se produire. Le galeriste apprécie les œuvres de cette artiste et lui programme une exposition. Eblouie par le projet, elle se met à travailler comme jamais. L’exposition a lieu, ne se passe pas très bien et même de façon plutôt bizarre… Les épisodes se truffent de souvenirs, scénettes, petites choses du quotidien, complications et coups de théâtre.
Le rythme nous tient en haleine. Le moins qu’on puisse dire de Béatrice, est qu’elle sait écouter. De là, sa sensibilité au rythme formel de l’œuvre écrite ou peinte, de là aussi la cadence du livre, structuré comme un poème ou un essai, à la façon du « discours amoureux » de Roland Barthes. Il s’ordonne en douze strophes, chacune annoncées par un titre long comme un vers ou une sentence ou un proverbe, résumant non sans humour le contenu du chapitre, comme le fait la « morale » des fables.
La relation des faits, toujours concise comme un scénario de film, s’anime de nombreuses remarques graves, pour ainsi dire rejetées sur les côtés - rasant les murs - pour passer inaperçues. La plupart du temps, elles trébuchent dans des jeux de mots: dérapages sur les deux sens d’un même vocable, dérives sur un élément secondaire, associations d’idées pour déboucher en poésie. La décision de ne surtout pas se prendre au sérieux, domine. Pour y parvenir l’auteure se dédouble et invente un « autre » qui lui parle et la semonce. Ce « surmoi » prend l’aspect d’un courant d’air, des murs de la galerie ou de l’ami Edouard. Chaque fois le dialogue pose des questions importantes mais aussitôt il s’allège, se tourne en dérision et évite de conclure. Le passage vers l’imaginaire se fait d’une manière quasi rationnelle. Basé sur des locutions à plusieurs sens, celui qui est choisi se trouve, d’une part, raccordé logiquement au contexte, d’autre part, le plus propre à développer le rêve. Le passage du réel à l’irréel ainsi se justifie ce qui surprend et amuse. Une grande liberté de ton traverse la langue. Des manières du langage parlé ou de l’argot côtoient les termes les plus châtiés et provoquent le même effet de drôlerie.
Le déroulement verbal ressemble au déroulement de la ligne dans les peintures de l’auteure (celles de sa dernière exposition). Le dessin se déploie sans idée préconçue, après de nombreuses esquisses pas tout-à-fait recouvertes, il reste, un profil, un corps à l’envers, des jambes en pleine course, s’enchaînant avec un autre profil tout aussi agité, qui s’avère être la tête d’un personnage, invisible d’abord, puis peu à peu révélé. Une nécessité autre que la raison enchaîne les éléments. Extraits de la masse par trituration ils finissent par se fi