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GRAIN DE SENEVE (LE) NED
Arfuyen - EAN : 9782845900349
Édition papier
EAN : 9782845900349
Paru le : 8 janv. 2004
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- EAN13 : 9782845900349
- Réf. éditeur : 841692
- Collection : CARNETS SPIRITU
- Editeur : Arfuyen
- Date Parution : 8 janv. 2004
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Format : H:185 mm L:122 mm E:10 mm
- Poids : 124gr
- Résumé : « Granum sinapis » : le grain de sénevé. Sous ce titre, emprunté à une homélie de saint Jean Chrysostome, se cache un des sommets de la poésie du moyen âge. Ce petit poème spirituel est un Lied allemand dans tous les sens du terme, un chant dont la mélodie - une antique séquence d'Adam de Saint-Victor - est connue, mais qui, dans l'âpreté de sa langue et la violence de ses allitérations, engendre sa propre musique. » C'est en ces termes qu'Alain de Libera, spécialiste incontesté de l'oeuvre de Maître Eckhart, présente ce singulier poème. Ce poème est un trésor aujourd'hui reconnu. Beaucoup moins connu, étrangement, reste le Commentaire sur le Grain de sénevé qui accompagne ce poème et en explique le sens strophe par strophe, ligne par ligne, à la manière dont Jean de la Croix commente lui-même son Cantique spirituel. Or ce texte constitue un extraordinaire résumé de la pensée de Maître Eckhart, d'une parfaite clarté et d'une grande originalité. Citons ici encore Alain de Libera : «L'inspiration de Scot Erigène semble bien être le fin mot du Commentaire, qui dépasse les trois voies de la théologie dionysienne (négation, éminence, causalité) dans l'étroit sentier d'une nature surplombant à la fois l'être et le néant. Mais n'est-ce pas finalement aussi l'ultime chemin d'Eckhart ? (...) Le Commentaire sur le Grain de sénevé nous livrerait ainsi une des perspectives les plus obstinément niées par la critique moderne sur la véritable intention de Maître Eckhart. » Afin de rendre plus aisée la lecture du Commentaire, on a placé ici en tête de chacune des strophes commentées le court résumé qui est fourni dans l'original en tête de l'ensemble. Pour la même raison, on a fait précéder chacune des explications données par le Commentateur de la traduction française des vers concernés. Cette nouvelle présentation met ainsi pleinement en valeur ce précieux document que constitue le Commentaire, qui n'a jamais été publié en français par aucun autre éditeur qu'Arfuyen.
- Biographie : Eckhart est né vers 1260 d'une famille thuringienne de Hochheim, résidant à Tambach près de Gotha. On ne sait rien de sa jeunesse, ni même de son entrée chez les dominicains. Les seuls documents incontestables nous le montrent bachelier sententiaire à l'université de Paris : il a alors plus de trente ans. De 1294 à 1298, Eckhart est prieur du couvent dominicain d'Erfurt. C'est à cette époque qu'il rédige sa première grande oeuvre : Die rede der unterscheidunge (Discours du discernement). En 1302, il obtient la maîtrise en théologie de l'université de Paris : frère Eckhart devient Maître Eckhart de Hochheim. De retour en Allemagne, en 1303, Eckhart est élu premier provincial de la province dominicaine de Saxonia, qui regroupe 47 couvents de frères, représentant 11 nations différentes (dont la Hollande). Son siège est à Erfurt. À ces lourdes responsabilités sera bientôt ajoutée celle de vicaire général de la province de Bohême. Malgré les interminables voyages à pied que lui imposent les chapitres généraux et provinciaux, malgré les fondations de nouveaux couvents et la multiplication des travaux administratifs, cette seconde période d'Erfurt est marquée par une prédication en langue allemande qui, d'emblée, connaît un retentissement considérable. En 1311, Eckhart est envoyé une seconde fois à Paris pour y enseigner, honneur exceptionnel dont seul Thomas d'Aquin a, auparavant, bénéficié. Il y trouve une situation très troublée : les templiers viennent d'être exécutés, le 27 mai 1310, et Marguerite Porete, la béguine du Hainaut, brûlée en place de Grève le mois suivant. En 1313, Eckhart quitte Paris pour Strasbourg, en Teutonia, comme vicaire général, chargé de la direction spirituelle des moniales. Il s'y occupe non seulement des soeurs de son ordre et des femmes de ses tiers ordres, mais aussi de toutes les pieuses femmes que comptent les 85 béguinages de la ville. Au début de 1324, Eckhart est envoyé au Studium generale de Cologne, pour y enseigner. Son assistant est Nicolas de Strasbourg, qui devient en août 1325 visiteur de Teutonia. Sans doute pour devancer l'évêque de Cologne, Nicolas entame, dès 1325, une action contre Eckhart, qui aboutit à un non-lieu. L'année suivante cependant, l'évêque de Cologne lance contre le théologien dominicain un procès d'inquisition. La situation est grave : de nombreux bégards et béguines viennent d'être brûlés ou noyés dans le Rhin. C'est la première fois qu'un maître en théologie, qui plus est la principale figure intellectuelle de son ordre, est objet d'inquisition. Pour défendre son maître le plus prestigieux contre les calomnies et les abus de pouvoir, l'Ordre se mobilise. Du travail de la commission d'inquisition ne restent que deux listes de propositions suspectes d'hérésie, qui concernent surtout la prédication de Strasbourg et de Cologne. Le 13 février 1327, Eckhart proteste de son innocence dans l'église des dominicains de Cologne. Dès le printemps 1327, il décide d'aller porter lui-même en Avignon son affaire devant le pape Jean XXII. La commission pontificale ramène les listes du dossier d'inquisition à un ensemble de 28 propositions, traduites en latin et isolées de leur contexte. Le 27 mars 1329, la bulle In agro dominico condamne 17 d'entre elles comme « contenant des erreurs ou entachées d'hérésie », les 11 autres étant seulement « tout à fait malsonnantes, très téméraires et suspectes d'hérésie », mais « susceptibles de prendre ou d'avoir un sens catholique, moyennant force explications et compléments ». L'axe de la condamnation est clair : il s'agit d'arrêter la diffusion des idées eckhartiennes « dans le coeur des gens simples », en particulier à Cologne et dans le bassin rhénan. Ce sera, de ce point de vue, un échec total, puisque la prédication eckhartienne sera reprise là même où elle s'était épanouie, à Strasbourg, et par un Strasbourgeois - Jean Tauler. Elle se continuera aussi en Alsace chez les Amis de Dieu. Mort en route dès 1328, Eckhart n'aura pas même eu le temps de connaître la sanction finale.