Guilgoul

L'Harmattan - EAN : 9782336466811
SAGI GYORGY
Édition papier

EAN : 9782336466811

Paru le : 14 nov. 2024

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  • EAN13 : 9782336466811
  • Collection : HARMATTAN HONGR
  • Editeur : L'Harmattan
  • Date Parution : 14 nov. 2024
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 218
  • Format : H:215 mm L:135 mm E:12 mm
  • Poids : 262gr
  • Résumé : Après le décès de ma mère j’ai découvert la photo jaunie d’un jeune homme inconnu parmi ses trésors oubliés dans un sac à main caché au fond de l’armoire. Sur la photo, il a une vingtaine d’années. Il a l’air beau, intelligent, et surtout son visage rayonne de confiance en lui-même. Il pose debout dans une veste de sport et une caméra autour du cou. Au dos des photos, une inscription illisible de ma mère, raturée au crayon noir, dont je retrace les contours du bout des doigts, des mots qui disent qu'elle ne l'oubliera jamais. C'est tout. C’est tout ce que je sais sur eux, sur eux deux.
    À part le nom de György Weisz.
    J’ai trouvé une carte postale adressée à Lady Lilly Stern le 26 octobre 1943 depuis la Transcarpathie (Kárpátalja) lors de son service sans armes effectué pour la patrie à Turjaremete. Ma mère avait vingt ans lorsque celui qui lui avait envoyé la carte à Budapest l’assurait de son amour éternel.
    Dans l’album de famille, il y a une photo de mariage. C’est la plus jeune soeur de ma mère qui dit oui. Six mois avant l’envoi de la carte postale de Turjaremete. Grâce aux photos jaunies, l’on arrive à identifier ces personnes: derrière mon père se tient György Weisz. Il est plus grand que lui d'une tête. Le couvre-chef gris en poils de lapin de mon père est éclipsé par le chapeau d'artiste noir à larges bords de György Weisz. A côté d'eux, je vois ma mère. De l'autre côté de mon père il y a son amour, l'amie de ma mère. Ils sont là tous les quatre ensemble, figés pour l'éternité. Deux ans plus tard, ni
    György Weisz, ni l’amoureuse de mon père, ni la plus jeune soeur de ma mère ne seront en vie. Juste mon père et ma mère. Mon père n'a pas de petite amie, alors que ma mère entre en liaison avec tous les hommes croisant son chemin. Tandis que le premier ne cherche pas à remplacer celle qu’il a perdue, l'autre fait tout pour trouver un remplaçant.
    Je suis à leur recherche, à la recherche de György Weisz. Il aurait pu devenir mon père puisqu’il m'a donné déjà son nom. Plus précisément, ce n’était pas lui, mais ma mère qui me l’a transmis. Elle avait pris le nom pour elle, pour le garder soigneusement afin de me l’offrir le moment venu. Comme si j’avais le droit de le porter.
    Je suis à la recherche de György Weisz, et surtout de ma mère. Il est trop tard. Je reste le seul à pouvoir construire leur histoire du fait d’avoir accepté mon nom.
  • Biographie : « J’étais né au printemps de l’année 1957. Tous mes ancêtres avaient exercé le métier de tailleur. Mon grand-père avait onze frères et sœurs, ma grand-mère en avait seize.
    Mon père avait passé les années de la Seconde Guerre mondiale en étant affecté à une unité de SFO ("service de force obligatoire"). Quant à ma mère, elle avait dû travailler en même temps en Autriche dans un camp de travail forcé. Ils ont tous les deux survécu à ces souffrances sans toutefois aborder ce sujet. Ils m’en ont parlé la première fois le premier jour de la Guerre des Six Jours, quand j’avais dix ans. C’est alors que j’ai appris que nous étions tous des Juifs.
    Je devais d’abord apprendre le métier de tailleur et c’ait seulement après qu’on m’a laissé de demander mon inscription à la faculté de droit. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai travaillé comme conseiller juridique en entreprise auprès d’une usine de confection; ce qui m’a également permis de faire mes premières armes comme journaliste en début de carrière.
    Après la destruction du rideau de fer, j’ai ouvert un cabinet d’avocat.
    Quelque temps après, j’étais élu, pour quelques années, président de l’Association culturelle des Juifs hongrois.
    Après plusieurs décennies de silence comme écrivain, je me suis remis à écrire. J’ai écrit quelques histoires que ma famille avait passées sous silence. Celles-ci étaient devenues plus tard des chapitres de mon premier livre.
    Le roman en question était publié à en 2012 l’occasion de la Semaine du Livre de
    Budapest. Depuis ce temps-là, sept livres de ma plume étaient publiés en Hongrie en langue hongroise, deux en Espagne, traduits en espagnol et un en Italie, traduit en italien. »
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