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La hure-langue
Isabelle Sauvag - EAN : 9782490385225
Édition papier
EAN : 9782490385225
Paru le : 20 oct. 2021
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- EAN13 : 9782490385225
- Collection : PRESENT (IM)PAR
- Editeur : Isabelle Sauvag
- Date Parution : 20 oct. 2021
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 100
- Format : H:200 mm L:140 mm E:6 mm
- Poids : 128gr
- Interdit de retour : Retour interdit
-
Résumé :
C’est du côté de la bête, du sauvage, des grognements, du terrier, que Roland Cornthwaite, par-dessus son histoire familiale, se tourne, érigeant le sanglier en emblème de liberté, contre le cochon polissé, dressé, dépecé, vidé de sens.
Contre la domestication ou, en l’occurrence, un « dérèglement de fam’fille », étant né (« sang lié ») d’un père dont la langue étrangère dut être tue, en « famille, la bonne, “la française”, la famille maternelle » (« parle pas c’t’oiseau / pas not’langue »). Comment s’inscrire dans cette lignée assignée unilatéralement, « avec elle, pour elle, contre elle », comment « oser // to lose her », la mère, comment vivre/rompre avec le « corps frontière […] toutes racines de terre souffrances / identiques semblables / tous hommes de nuit / même nuit » ? Comment dire « colère sur colère sur colère », sinon « renâcle[r] bâcle[r] la langue », celle qu’on l’enjoint de parler ? Sinon se construire à part soi une hurlangue ? Et oser le « miroir du risque » (« inversion du su- / jet du tu / et sortir par un je »). C’est un corps-à-corps, dès lors, un bégaiement rugueux « doigt sur percuteur stylo », où les jeux de mots déplacent sans arrêt la lecture d’un sens à un autre comme pour empoigner le lecteur, où l’humour a toute sa place également.
Car la colère ne saurait suffire, puisqu’il faut bien « sortir de cette ire tirelire l’ire lyre », et interroger ce grondement en soi, et hésiter, le calmer, le reprendre… Face à la mort de la mère notamment (« vu la déesse nue / sans fard ») : que faire avec ça, autrement ? « Tu(e », séquence plus émouvante, apparaît ainsi comme une transition, une pause. Elle s’ouvre sur le récit de la mort de la mère en un texte à elle adressé, posé, et le « tu » ne cessera dans les poèmes suivants de la séquence. « tue, c’est silence », et « tu as / avalé la nuit », c’est « le nu du temps ». Si « [ses] mains / pour pas d’au revoir », « peut-être réparer / le lien de soi à soi […] peut-être apaiser / un penser va-et-vient » ?
Quand « soir de sanglier / rejoint l’enfant », ne faut-il pas rentrer dans la comptine et la prendre pour ce qu’elle est, comme sont les contes, cruels ? Et « tête sortir miroir », accepter une fois pour toutes d’être, debout, « aux marges », titre de la dernière partie en guise d’épilogue : « aux marges / saccage (tu dis) / sa cage / ferme le mot ». Oui, dire pour « sort’ire », se débarrasser de ce qui, toujours, a empêché.
- Biographie : Roland Cornthwaite, né en 1954 à Annecy, vit près de Nantes depuis 1980 où il a fait partie de l’équipe de la Maison de la Poésie et rédigé régulièrement des présentations d’auteurs dans la revue Gare Maritime. Il publie textes et poèmes sur Internet (Terre à ciel, remue.net) ou dans les revues Traction-Brabant et Verso et les lit régulièrement dans des lectures publiques. Hymen-Amen, un long poème écrit spécialement pour le projet Hymen redéfinitions, consultable sur Internet, a été diffusé sur les réseaux sociaux entre novembre 2019 et janvier 2020.