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LA METAPHORE MUSICALE DE L HARMONIE DU MONDE A LA RENAISSANCE - N 8
Beauchesne - EAN : 9782701022901
Édition papier
EAN : 9782701022901
Paru le : 8 oct. 2020
56,00 €
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- EAN13 : 9782701022901
- Réf. éditeur : 307490
- Collection : CH PLANTIN
- Editeur : Beauchesne
- Date Parution : 8 oct. 2020
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 560
- Format : H:240 mm L:155 mm E:31 mm
- Poids : 954gr
- Interdit de retour : Retour interdit
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Résumé :
Comment dire le sacré ? Comment résoudre l’attrait irrésistible pour le principe de l’Unité alors que tout spectacle du réel renvoie à l’évidence troublante de l’altérité ? La musique par la magie des accords, la complexité des sons, la richesse de l’inventivité humaine, ne pouvait-elle pas, à bon droit, espérer rendre possible un tel espoir ? Ne pouvait-elle pas aller jusqu’à exercer un réel pouvoir de régénération de la nature entière, élevant les âmes, fédérant corps et esprits en un même idéal, jusqu’à ce que le mystère opère et que l’esprit de concorde des premiers commencements rejoue la symphonie initiale désaccordée par les colères humaines ?
A l’aube du XVIe siècle, en cette première Renaissance, un Frère franciscain vénitien, Francesco Giorgio veneto (Zorzi), polyglotte et érudit, releva le défi en un ouvrage encyclopédique extraordinairement original, le De harmonia mundi (publié en 1525), hymne somptueux grâce auquel il espérait, par une écriture symbolique puissante, faire réentendre, aux hommes et à Dieu, les sons oubliés de l’harmonie de la création que les conflits de tous bords menaçaient d’étouffer.
Un tel projet, salué par les rois et la papauté, pouvait alors se comprendre en ces temps où les guerres de religion n’avaient pas encore dévasté l’Europe, ni les troupes turques menacé les frontières. Mais, comment expliquer que, plus de cinquante ans plus tard, quelques courtes années après la sanglante nuit de la saint Barthélemy (1572), en un temps résolument déboussolé, un chrétien kabbaliste extrêmement renommé, Guy le Fèvre de la Boderie, n’eut de cesse de traduire la totalité de l’hymne latin en français, L’Harmonie du Monde (1578), dans l’espoir engagé que se rejoue, par et avec les accords harmonieux de l’hymne franciscain, l’avènement espéré d’une paix concordiste et harmonieuse politique autant que spirituelle.
Un tel anachronisme, hymne solaire réapparu inopinément en un décor de sang, met en perspective de façon problématique l’utopie du projet initial mais ainsi, réactualise sous des formes très modulées la quête d’un discours du sacré en quête d’harmonie en des temps susceptibles d’en avoir perdu l’image et le son. Dans son livre La métaphore musicale de l’harmonie du monde à la Renaissance Myriam Jacquemier, spécialiste de l’histoire des idées et des imaginaires de spiritualité à la Renaissance, relève à son tour le défi audacieux de redonner vie et sens à ce rêve puissant d’une paix harmonieuse née de la musicalité du monde, voulue autant par les hommes que par les Dieux. L’aventure paraît d’un autre temps mais une telle étude convoque des problématiques, des thématiques, des recherches rhétoriques d’une évidente universalité et d’une constante contemporanéité. De Platon aux derniers Valois, le lecteur suit, grâce à une écriture érudite mais engagée, les successives représentations des imaginaires politiques et religieux qui, depuis si longtemps, ont investi la musique du pouvoir sacro-saint d’adoucir les mœurs.