Le Diable au corps

Le récit commence en 1917: le héros, François, n’a que 16 ans, et raconte lui-même son histoire. Bien qu’il soit encore au lycée et malgré les troubles apportés par la guerre, il mène une vie relativement indépendante. Il rencontre Marthe, plus âgée que lui et déjà mariée à Jacques, un jeune soldat mobilisé au front. Une liaison s’ébauche et les rencontres se font de plus en plus rapprochées. François vit bientôt presque entièrement dans l’appartement conjugal de Marthe. Lorsqu’elle tombe enceinte, il succombe sous le poids d’une responsabilité qu’il ne peut assumer et il l’abandonne. Elle meurt en couches. Sa famille laisse croire à Jacques que l’enfant est le sien. Toute la force du livre réside dans le personnage de François, lequel vit une aventure d’homme avec une âme d’enfant. La sobriété des moyens d’expression et la simplicité essentielle du récit accentuent le tragique du dénouement. "Le Diable au corps", dont Radiguet a toujours dénié la part autobiographique, a déchaîné les passions lors de sa parution dans le contexte de l’après-guerre de 14-18: le récit de cette femme qui trompe sans aucun remords son mari au front avec un très jeune garçon qui lui dicte les «seules lettres tendres» que son mari ait jamais reçues d’elle, semble en effet inspiré par un cynisme révoltant. Le roman connaîtra malgré tout un immense succès et apportera la gloire à son auteur.

Écrivain français, Raymond Radiguet est né à Saint-Maur-des-Fossés le 18 juin 1903. En 1919, il entre en relations avec Jean Cocteau qui lance son protégé dans les milieux mondains parisiens. En 1923 paraît son premier roman "Le Diable au corps", lancé par une campagne publicitaire sans précédent dans l'histoire de l'édition. Il meurt à Paris le 12 décembre 1923, à l'âge de vingt ans. Son second roman, "Le Bal du comte d'Orgel", est publié à titre posthume en 1924.