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LES ODES - SUIVI DE LA BELLE DAME SANS MERCI ET DE LA VIGILE DE LA SAINTE-AGNES
Arfuyen - EAN : 9782845901377
Édition papier
EAN : 9782845901377
Paru le : 17 sept. 2009
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- EAN13 : 9782845901377
- Réf. éditeur : 841793
- Collection : NEIGE
- Editeur : Arfuyen
- Date Parution : 17 sept. 2009
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Format : 1.50 x 15.90 x 22.50 cm
- Poids : 232gr
- Résumé : Grâce à Alain Suied, nous pouvons lire Keats non plus comme « le grand poète anglais » mais comme notre contemporain : « En modernisant (à outrance ?) ma traduction, écrit Suied, je ne fais que suivre l'exemple et l'injonction du poète.?N'est-ce pas à travers ses choix si ‘‘subjectifs'' (et tellement moqués à son époque !) qu'il a ouvert la voie à toute la Poésie moderne ? » C'est le privilège du grand traducteur de donner à relire les classiques autrement. C'est le cas d'Alain Suied avec Keats. Lisons les premières lignes de sa préface des Odes : « ‘‘Puérile'', ‘‘maladive'', ‘‘vulgaire'', ‘‘abstraite'', ‘‘répétitive'', ‘‘licencieuse'', ‘‘insensée'' : on ne saurait citer tous les qualificatifs qui accueillirent, au XIXe siècle, en Angleterre, la publication des poèmes de Keats. Cette oeuvre vouée à la beauté et au malheur du vivant, à la quête d'une allégorisation vivace de la brièveté et de la disparition d'une existence, à l'éloge d'Homère et de Dante et à la remise en question des conceptions poétiques de ses contemporains et désormais tenue pour la plus influente dans l'univers si riche et si varié de la poésie moderne de langue anglaise, fut l'objet des sarcasmes et des insultes de nombre de ses contemporains. » Parlant de Keats, il est évident que Suied parle aussi de lui-même. Si pudique, n'est-ce pas sa propre analyse qu'il nous livre en poussant la lecture de Keats dans les zones de l'inconscient ? « Quelque chose se cache derrière ce rejet presque unanime. Et si Keats, mort à 26 ans, avait à la lettre incarné la pensée (ou l'impensé) romantique? (...) Avec les Odes et avec la Vigile, quelque chose d'autre a lieu. (...) Loin du ‘‘mâle'' byronien, hanté par la femme-soeur, Keats abolit le féminin par cette brisure même : répondre à l'Archaïsme, à la figure maternelle intériorisée, non par la célébration romantique, mais par l'identification qui annulera, apaisera l'infinie différence. (...) Le féminin n'est pas le ‘‘faible'', le ‘‘yin'', l'abandon - mais la lutte avec l'Archaïque, le jeu cruel et vital avec le naturel. Le mouvement des Odes est le mouvement même du Romantisme : le retour à la Mère, le refus de l'ordre socio-politique, de la révolution industrielle - mais amené jusqu'à ses ultimes limites, jusqu'à ses fins dernières. »
- Biographie : Alain Suied est né en 1951 dans l'ancienne communauté juive de Tunis. Le départ de sa famille pour Paris en 1959 est pour lui un terrible déracinement. En 1968, alors qu'il n'a que 16 ans, il envoie un poème à André du Bouchet pour la revue L'Éphémère. Le texte paraît dans le n° 12, suivi d'autres parutions dans la revue et de deux recueils au Mercure de France. En 1979, Alain Suied publie chez Gallimard N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit, traduction de Dylan Thomas. Il étudie les philosophes de l'École de Francfort et les grands psychanalystes contemporains. Il entre lui-même en analyse. Après un silence de douze ans, Alain Suied recommence en 1985 à publier des textes personnels : L'influence invisible et La poésie et le réel. Les poèmes écrits durant cette période de remise en cause sont réunis dans le recueil La lumière de l'origine (1988). Il travaille sur l'oeuvre de Paul Celan auquel il consacrera trois essais : Kaddish pour Paul Celan (1988) ; Paul Celan et le corps juif (1996) et Le Juif du sujet. Paul Celan et l'amémoire occidentale (2001). Publié en 1989, Le corps parle inaugure une étroite collaboration avec les éditions Arfuyen chez lesquelles il publiera presque tous ses recueils ultérieurs et l'ensemble de ses traductions de Blake et Keats. Alain Suied est mort à Paris le 24 juillet 2008. Il avait reçu le Prix Verlaine de l'Académie Française et le Prix Charles Vildrac (SGDL) ainsi que le Prix Nelly Sachs pour ses traductions. Il était membre de l'Académie Charles-Cros.