Maman, je t'attendais - Une enfance au tapis

Une vie passée à attendre sa mère car celle-ci lui a sans cesse promis de l'aimer, de le couvrir de cadeau, et surtout de le faire venir vivre chez elle. Mais elle n'a jamais tenu ses promesses, se trouvant toujours ruinée et en proie à sa passion du jeu.

À 80 ans, la mère de l'auteur décède subitement après un séjour en cure thermale en Italie. En mettant de l'ordre dans ses affaires, Roger Cuneo découvre son journal intime et réalise alors que ce dernier voyage n'avait en réalité pour seul but que de s'adonner, encore et toujours, au jeu.

Les souvenirs de l'auteur remontent à sa conscience, des émotions refoulées car trop douloureuses pour l'enfant qu'il était. Mais aujourd'hui il veut se libérer même si sa mère n'est plus là pour l'entendre. Il choisit alors de prendre la plume pour dire sa douleur et son sentiment d'injustice ; le besoin est trop fort, le récit bouleversant.

Construit comme une sorte de dialogue écrit, cette narration à double voix évoque l'enfance d'un petit garçon, orphelin de père, puis abandonné par sa mère et séparé de sa sœur, tout en faisant écho aux confessions écrites de sa mère. Celle-ci, trop aveuglée par sa passion des casinos, a complètement occulté le déchirement subi par Anne et Roger.

Suivant les pas de l'enfant dans son récit d'alors, on apprend quels genres de traitements étaient réservés à la plupart des orphelins abandonnés aux soins de leurs gardiens ; l'injustice qui pouvait régner dans ces institutions charitables, la cruauté, la maltraitance et la violence sont presque insoutenables par leur banalité. Parfois, les rares moments de tendresse virent en fait à la pédophilie...