Noms d'oiseaux

Blessantes côté pile, futiles côté face, les insultes semblent incarner les petitesses du débat politique. Elles méritent pourtant mieux que l'anathème, le sourire ou le mépris. Au fil de situations d'insultes extraites de l'histoire française, on croise des groupes d'ultra-royalistes, de boulangistes ou de communistes en colère, mais aussi Honoré Daumier à sa table de travail, Victor Hugo à l'assaut de « Napoléon le Petit », Léon Blum ou Simone Veil estomaqués par l'abjection de ce qu'ils entendent, Dominique de Villepin, pointant du doigt François Hollande. De la Restauration à nos jours, en passant par l'affaire Dreyfus, le Front populaire ou la guerre froide, Noms d'oiseaux nous révèle un aspect inédit des batailles politiques de la France contemporaine.

Thomas Bouchet décrypte avec talent, dans un essai à la fois drôle et cruel, l’usage de l’insulte de la Restauration à nos jours dans l’enceinte parlementaire. Michel Noblecourt, Le Monde.

Thomas Bouchet, né en 1967, historien, est enseignant-chercheur à l’université de Bourgogne. Il coordonne à Dijon un programme de recherche sur l’insulte en politique (u-bourgogne.fr/insulteenpolitique/). Il s’intéresse à diverses facettes de l’histoire du XIXe siècle : l’insurrection (Le Roi et les barricades : une histoire des 5 et 6 juin 1832), l’éloquence parlementaire (Un jeudi à l’Assemblée : politiques du discours et droit au travail dans la France de 1848), les socialismes dits utopiques (Dictionnaire des utopies, en codirection). Il préside l’Association d’études fouriéristes (charlesfourier.fr).