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Paysages tristes
Symetrie - EAN : 9790231808421
Édition papier
EAN : 9790231808421
Paru le : 2 janv. 2018
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- EAN13 : 9790231808421
- Réf. éditeur : SYM-0842-1
- Editeur : Symetrie
- Date Parution : 2 janv. 2018
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 21
- Format : H:297 mm L:210 mm E:3 mm
- Poids : 85gr
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Résumé :
Premier cycle de mélodies françaises consacré aux Poèmes saturniens de Verlaine, les Paysages tristes de Charles Bordes constituent une tentative remarquable de mise en pratique de la forme cyclique adaptée au répertoire vocal. En la matière, l’œuvre est à rapprocher – stylistiquement et chronologiquement – de la Sonate pour violon de César Franck, avec qui Bordes prenait alors des cours de composition.
L’unité du cahier repose en grande partie sur l’usage de thèmes musicaux récurrents et sur l’importance particulière donnée à l’intervalle de tierce majeure tout au long du cycle, que l’on discerne en particulier dans le plan tonal original de l’œuvre. Dans ce cahier construit en forme d’arche, la dernière mélodie rassemble de nombreux éléments entendus précédemment – elle cite notamment de façon évidente le postlude et le thème pianistique central de la première.
Mais le talent de Bordes ne se réduit pas à la réalisation d’une expérience formelle. Toute l’ambiance du cycle traduit en effet de manière saisissante l’atmosphère lourde, maladive, crépusculaire des poèmes de Verlaine. Le compositeur explore cet accablement dans un univers musical empreint de chromatisme et de lenteur, sans toutefois renoncer à de furtives envolées vocales ou pianistiques où se traduit tout le lyrisme de son tempérament.
Soleils couchants est édité chez Hamelle en 1885, dans un cahier de Trois Mélodies pour voix de ténor consacré à Paul Verlaine, mais aussi à François Coppée et Maurice Bouchor. On y découvre la première version de la pièce, que Bordes remanie un an plus tard pour la placer en tête des Paysages tristes. Le nombre important de variantes entre ces deux versions témoigne du projet de constituer un cycle cohérent sur le plan formel à partir des quatre poèmes saturniens.
Les Paysages tristes paraissent en 1902 à l’Édition mutuelle à l’initiative de Bordes lui-même. Dans cette publication qui date des débuts de cette entreprise collaborative d’édition, quelques imprécisions et maladresses de gravure se sont glissées, probablement à mettre au compte d’un manque de moyens financiers et humains. La première édition posthume, datée de 1912, permet de corriger en grande partie ces imprécisions et d’apporter quelques modifications de détail qui seront reprises par Pierre de Bréville dans sa révision pour le volume posthume des Quatorze Mélodies de Bordes publié en 1921 chez Hamelle.
La présente édition s’appuie en grande partie sur le travail mené par Bréville et procède à quelques corrections nouvelles, ainsi qu’à de rares retours à la version de 1902, qui sont signalés à la fin de ce cahier. -
Biographie :
Lorsqu’il est question de citer le nom des grands musiciens français de la Belle Époque, celui de Charles Bordes ne s’impose pas aujourd’hui avec évidence. Ce compositeur né en Touraine en 1863 occupe pourtant une place très importante dans le milieu musical parisien au tournant du xxe siècle. Benjamin des élèves de la « bande à Franck », maître de chapelle à Nogent-sur-Marne dès 1887, il se fait remarquer pour ses travaux de collectage de la tradition musicale basque réalisés dans le cadre d’une mission confiée par le ministère de l’Instruction publique.
Mais c’est avec sa prise de fonction à la tête des chœurs de l’église Saint-Gervais en 1890 qu’il acquiert une importante notoriété. Pionnier de la redécouverte du répertoire polyphonique de la Renaissance et de la musique baroque française, il devient un véritable entrepreneur de concerts, ardent défenseur d’un répertoire alors délaissé qu’il programme lors de très nombreux événements à Paris, en province et à l’étranger à la tête de son ensemble vocal.
En 1894, il s’associe à Alexandre Guilmant et Vincent d’Indy pour fonder la Schola cantorum, école de musique alors pensée comme une alternative au Conservatoire de Paris, qui revendique un enseignement moins tourné vers la virtuosité et qui plaide pour une formation plus complète des musiciens. Jusqu’en 1902 et l’emménagement de l’institution dans ses nouveaux locaux de la rue Saint-Jacques, il est la véritable cheville ouvrière de la Schola et y garde une place centrale avant d’être victime, l’année de son quarantième anniversaire, d’une attaque d’hémiplégie. Très diminué, Bordes s’installe alors à Montpellier, où il fonde une schola régionale et développe de nouveaux projets musicaux jusqu’à sa mort en 1909.
Dans cette existence débordante d’activités, le compositeur trouve ça et là un peu de temps pour constituer une œuvre largement tournée vers le répertoire vocal. N’ayant jamais fréquenté les classes du Conservatoire de Paris, il s’appuie sur la Société nationale de musique et ses propres réseaux de concerts pour faire découvrir ses compositions au public. Il fonde également l’Édition mutuelle, entreprise collaborative, dans le but de permettre la publication de ses œuvres et de celles des compositeurs proches de la Schola.
Bordes rencontre ses principaux succès dans le domaine de la mélodie. Pionnier – avec Claude Debussy – de la mise en musique des poèmes de Verlaine, il compose quelque 37 pièces vocales avec accompagnement de piano ou d’orchestre dont la critique a fréquemment souligné les mérites. Un article du Figaro paru en décembre 1909 évoque ainsi des « mélodies empreintes d’une grâce qui n’appartenait qu’à lui, où l’harmonisation la plus ingénieuse s’unit au caprice rythmique le plus séduisant ». L’originalité des choix poétiques, l’importante place laissée à l’expérimentation, la personnalité du langage musical de Bordes font de ces pièces un corpus remarquable à une époque où le genre de la