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Petits Exercices de la solitude, cinq pièces pour piano
Symetrie - EAN : 9790231807523
Édition papier
EAN : 9790231807523
Paru le : 15 mai 2014
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- EAN13 : 9790231807523
- Réf. éditeur : SYM-752
- Editeur : Symetrie
- Date Parution : 15 mai 2014
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 9
- Format : H:297 mm L:210 mm E:3 mm
- Poids : 55gr
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Résumé :
Soliloque, qu’est-ce à dire ? Parler tout seul est un leurre. Même au double que l’on promène partout avec soi (et pour l’éternité, hélas), les mots disent trop, et jamais assez ; leur pouvoir de réflexion s’annule de rencontrer des fragments de miroir, ce bris de la conscience qui n’a résisté à tous les assauts du dehors que pour céder au tenace ennemi intime. Mais chanter tout seul a du sens. On le voit faire, par exemple, à des enfants que leur propre voix réconforte et rassure au-devant de douleurs et de désarrois plus vastes que leur âge. Le chant – c’est sa grâce – est toujours pur, libre d’images, absous de pensées, qu’il soit cri ou murmure. S’il livre un état d’âme, il n’en dénombre pas les circonstances ; c’est peut-être la seule « communication » valable, qui n’envahit pas autrui, laisse au rebut l’anecdote, et dans le lit du fleuve Temps les vains scrupules (c’est-à-dire les cailloux) du quotidien.
In solitudine cordis et secreto silentii, pour reprendre les termes de saint Bernard. Cependant le silence a-t-il encore son secret, et le cœur sa solitude, si l’une et l’autre se traduit par des mots sur une page, et même par des notes sur une portée ? Voilà ce chant apprivoisé, claquemuré, converti en signes, devenu écriture. Or on n’écrit jamais pour soi seul, et qui le prétend, solitude ou pas, trompe son monde. Reste, pour le laps qu’il aura duré, la valeur spirituelle de l’exercice (ici je songe à Ignace, un saint qui m’est plus proche encore), son bénéfice au sein de nos vies dévorées par le bruit et le remuement.
Contes, Soliloques, Exercices : ces trois cahiers, dispersés sur une dizaine d’années, m’ont paru former une sorte de trilogie « morale », et c’est pourquoi je les publie ensemble. Mais les vingt et une pièces qu’ils renferment ont leurs pareilles un peu partout dans ma musique : dans un prélude, une chanson enfantine, un mouvement de sonatine ou de sérénade… C’est affaire de style, encore plus que d’humeur. Je me reconnais dans ce langage qui repousse l’éclat des timbres et le brio des figures, et qui n’interroge l’instrument que pour entendre une réponse fraternelle, – et consolatrice. -
Biographie :
Compositeur français, né en 1948, Guy Sacre n’appartient à aucune école et ne suit aucune mode. Son attachement indéfectible à la tonalité ne lui enlève ni sa liberté, ni sa désinvolture, aiguisé qu’il est par son goût pour la bitonalité et les échelles modales. Sa musique, d’une grande économie de temps et d’espace, joue sur le paradoxe entre un mélodisme simple, apparenté à l’univers de la comptine, et une écriture harmonique élaborée, inventive, éminemment personnelle.
Les domaines de prédilection de cet amoureux de la petite forme sont le piano et la mélodie. Son catalogue pianistique comprend une vingtaine de partitions : du piano sans graisse et sans préoccupation virtuose, exalté pour son timbre, ses vibrations, son pouvoir de chanter (deux disques compacts Timpani, 1995 et 2009). Ses mélodies, à ce jour plus de cent vingt, convoquent des écrivains aussi différents que Verlaine, Apollinaire ou Supervielle, Claudel ou Tardieu, Max Jacob ou Jules Renard, Fargue, Schehadé ou Cocteau (auquel il a consacré un essai, Cocteau poète du sommeil). Poète lui-même, et récitant, Guy Sacre est attentif aux moindres inflexions du texte qu’il met en musique, s’efforçant de le recréer sans en dissiper l’émoi natif (disque compact Timpani, 2000). Dans l’un et l’autre domaine, il est fidèle à quelques thèmes : l’enfance, la mémoire, la joie fragile de l’instant, mais aussi l’exercice de la solitude et la pensée de la mort.
Par ailleurs, déchiffreur impénitent et passionné, Guy Sacre a résumé sa connaissance intime du répertoire pianistique dans les 3 000 pages de La Musique de piano (Robert Laffont, collection Bouquins, 1998), devenu un ouvrage de référence.