Préface à la vie d'écrivain. Extraits de la correspondance

En 1853, Flaubert, dans deux lettres à Louise Colet, mentionne un ouvrage de critique littéraire dont il a le projet et qu’il nomme « mes trois Préfaces ». La critique n’est pas un métier et il veut dire ce qu’elle est véritablement. Il y pense bien avant 1853, dès qu’il commence à écrire, et certainement dès la première Éducation sentimentale de 1843-1845 où on trouve déjà exposé l’essentiel de ses idées.

Cet ouvrage critique dont Flaubert a eu le projet, il ne l’a pas écrit. Écrire ses Préfaces c’eût été finalement parler de lui-même. Ce n’était plus un ouvrage, c’était un itinéraire spirituel. Et cet ouvrage qui n’aurait pu être dogme, manifeste, est ici confession, plainte, chuchotement, ce que l’on dit à l’ami ou à l’amie, au confident, à ce quelqu’un à qui l’on écrit, à qui l’on s’adresse parce que seul on le croit capable d’entendre et de comprendre. Non plus ouvrage, qu’il n’a pas fait, mais Correspondance qu’il a laissée.

Document précieux entre tous et qui est sans équivalent à travers l’histoire littéraire. Document scandaleusement peu connu et qu’il importe de faire connaître.

Les Éditions du Seuil ont publié en 1963 La première Éducation sentimentale.