Quand j'ai commencé à broder, les haricots avaient encore des fils...

Plon - EAN : 9782259280549
Philippe Bouvard
Édition papier

EAN : 9782259280549

Paru le : 24 oct. 2019

24,90 € 23,60 €
Disponible
Pour connaître votre prix et commander, identifiez-vous
Notre engagement qualité
  • Benefits Livraison gratuite
    en France sans minimum
    de commande
  • Benefits Manquants maintenus
    en commande
    automatiquement
  • Benefits Un interlocuteur
    unique pour toutes
    vos commandes
  • Benefits Toutes les licences
    numériques du marché
    au tarif éditeur
  • Benefits Assistance téléphonique
    personalisée sur le
    numérique
  • Benefits Service client
    Du Lundi au vendredi
    de 9h à 18h
  • EAN13 : 9782259280549
  • Réf. éditeur : 721189
  • Editeur : Plon
  • Date Parution : 24 oct. 2019
  • Disponibilite : Disponible
  • Barème de remise : NS
  • Nombre de pages : 615
  • Format : H:240 mm L:155 mm E:50 mm
  • Poids : 915gr
  • Résumé :

    S'il existe autant de spécialités journalistiques que d'activités humaines, je ne distingue que deux catégories de confrères : ceux qui recueillent l'opinion d'interlocuteurs qu'ils estiment plus qualifiés qu'eux et ceux auxquels on offre le grand luxe de ne donner que leur avis et lui seul. Après de rapides débuts chez les premiers, j'ai rejoint depuis plus d'un demi-siècle les seconds. Lorsque j'ai commencé à broder sur l'actualité, les haricots verts avaient encore des fils ; les plateformes ne se situaient qu'à l'arrière des autobus et pas sur internet ; les gens qui monologuaient dans la rue ignoraient le téléphone portable. La chronique a été mon bâton de maréchal. Elle m'a évité les déplacements et les démentis sans m'empêcher toujours de me tromper sur l'interprétation des événements et le caractère des hommes.
    De 1987 à 2019, j'ai donc tenté, alors que je n'ai jamais touché un ballon rond de ma vie, de rebondir chaque semaine dans la tribune privilégiée que m'offrait Le Figaro Magazine. J'ai surfé – sans plus d'expérience sportive – sur les chambardements politiques, sur les phénomènes de société, sur les vrais talents et sur les fausses gloires. A aucun moment, je n'ai manqué de matière première. Souvent, le choix était délicat entre tourner en ridicule les gouvernants et sublimer le dérisoire. Je me suis efforcé d'accorder la priorité aux contemporains les plus imaginatifs ou les moins futés en ratissant très large dans les univers des affaires et de la culture. Parfois, ma réaction était prémonitoire. Autrement, elle n'avait d'autre effet que de provoquer un sourire jusqu'à ce que le vaudeville tourne au drame ou qu'un scandale chasse l'autre. Car je me suis surtout délecté des orateurs peu doués pour la parole, des politiciens sans foi ni loi, des réformes avortées et des projets abandonnés en rase campagne électorale. J'assume mes contradictions : j'ai dénoncé l'argent-qui-ruine-tout mais j'ai refusé le bénévolat ; je me suis moqué des VIP affamés de notoriété mais j'ai offert un verre à mon entourage le jour où mon nom est apparu au-dessus de mon article plutôt qu'en-dessous ; j'ai daubé sur les frimeurs mais j'ai arrêté des bolides qui ressemblaient aux leurs devant les hôtels où je savais les retrouver ; j'ai osé écrire "Que notre République serait triste sans les rois d'à côté !" alors que je suis l'archétype du franco-français franchouillard.
    Au total, des centaines de chroniques dont j'ai sélectionné la quintessence et qui doivent à l'attention des lecteurs et au courrier qu'ils m'ont adressé autant qu'à mon inspiration. Sans ces complices indulgents et fidèles, je me serais trouvé dans l'impuissante position des champions de pelote basque dépourvus de fronton. Le bon Dieu qui veille sur le parcours des tâcherons agnostiques m'a permis de jouer les prolongations et la possibilité de transformer l'écume des semaines en morceaux choisis. Un grand merci.

    Philippe Bouvard

Haut de page
Copyright 2024 Cufay. Tous droits réservés.