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Totem normand pour un soleil noir
Sans Epaules - EAN : 9782912093677
Édition papier
EAN : 9782912093677
Paru le : 12 oct. 2020
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- EAN13 : 9782912093677
- Collection : PEINTURE PAROLE
- Editeur : Sans Epaules
- Date Parution : 12 oct. 2020
- Disponibilite : Disponible
- Barème de remise : NS
- Nombre de pages : 176
- Format : H:215 mm L:150 mm E:12 mm
- Poids : 308gr
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Résumé :
L’œil à l’abîme » ou à la merveille, Christophe Dauphin pense que « les utopies du cœur donnent aux mots les sommets de vivre et de rêver ». Mais il n’ignore pas que l’Histoire nous préface et nous achemine vers la grande nuit sacrificielle, que l’ombre et la lumière sont des gotons qui couchent ensemble, que l’injustice est l’un des brins de notre osier et la Beauté le masque du terrible.
« Pas un espace sans combat », pas un mot sans cri : puissance et jaillissements constants d’une inquiétude, attisée logiquement par l’énigme d’être (sans doute, pour « mourir sans rature, faudra-t-il s’habiter de rêves et de fougères »), dans sa passion ignée pour les mots qui témoignent, la poésie de Christophe Dauphin se penche autant sur les poètes amis disparus (d’Yves Martin à Senghor, de Jean Sénac à Marc Patin, Jacques Prevel et Jean-Pierre Duprey...) que sur les exclus de la société, insurrection canari, dont la révolte se trouve incarnée dans cette magnifique formule : « Mille visages en une seule pierre ». Car une incessante colère sourd de la plaie du chant d’Orphée qui hante toujours la « cité à la dérive » de sa jeunesse — loin de la misère tirée à quatre épingles où certains tribunaux du beau désespoir ont élu domicile.
Les textes de cet ensemble racontent la naissance à la poésie parmi les poubelles fracturées des « tours-totems » (« J’entre par effraction dans l’alphabet ») et l’importance de cet engagement (« Mise à nu/Mise à mort ») ; ils disent aussi l’amour du pays normand et de la Provence ; dénoncent la « République du glyphosate » ainsi que les « églises, les mosquées, les synagogues et leurs armureries », et incantent la souffrance du Gaza d’Amir Hassan, le poète palestinien.
En somme, ils montrent un ciel intérieur encré par l’art, la fraternité et l’insoumission. Il s’agit bien de survivre dans un monde confisqué, de plaider la cause des « sœurs et frères de l’arbre sec » ou des migrants, face aux « horizons noyés de matraques », de s’insurger contre la fatalité de la drogue, et d’aimer, le plus possible, le plus vite possible, le plus loin possible.
À chaque fois, le poète s’invite aux « Assises du Feu ». Le « pouvoir éruptif de cette poésie » (Paul Farellier), « La grâce de sa juste vision » (Paul Sanda) font de son auteur « un guetteur insatiable d’étoiles » (Odile Cohen-Abbas), « celui qui ne recule pas » (Adeline Baldacchino), attentif « à toutes les formes possibles de l’obtention de la parole heureuse » (Gabrielle Althen). Le lecteur pourra apprécier les sourires et sanglots de sa démesure, la générosité qui s’en dégage, sa violence verbale au service du diamant. -
Biographie :
Poète, essayiste, directeur de la revue Les Hommes sans Épaules, membre l’Académie Mallarmé, Christophe DAUPHIN (né en 1968, à Nonancourt, dans l’Eure) est l’auteur de trois anthologies de la poésie contemporaine, seize essais sur l’art moderne et la poésie et de quatorze livres de poèmes, dont, Un fanal pour le vivant (2015) ? Prix Roger-Kowalski des lycéens 2015.
Christophe Dauphin a défini sa démarche par le terme d « émotivisme » (in revue Supérieur Inconnu n°3, 2006), qui est une sensibilité (dont il a dressé l’anthologie de référence avec Les Riverains du feu, 2009) et un courant poétique, né au contact de deux pôles majeurs de la création poétique contemporaine ; dans La Poésie pour vivre, tout d’abord et le surréalisme.
Selon l'Émotivisme de Christophe Dauphin, le langage est un regard qui voit avec les mots. La poésie est profondeur, arrachement intérieur, expérience cruciale de solitude pour mieux rejoindre l’autre ; elle s’oppose toujours au paraître. Écrire un poème revient à fracturer la réalité intérieure. L’homme est un abîme. Ses émotions sont des brèches. L’abîme ne devient visible que dans chacune de ses brèches. Ce qu’a confirmé Sarane Alexandrian en écrivant (in préface à Christophe Dauphin, Totems aux yeux de rasoir, 2010) : « Christophe Dauphin écrit des poèmes comme on élève des barricades, pour défendre contre les envahisseurs barbares la cité des rêves. Il frappe fort, en tordant le cou au lyrisme afin d’obtenir des effets plus grands. »